Après une « baisse sensible » de 16,9 % à 7,74 milliards d´euros en 2009, les exportations françaises de vins et spiritueux pourraient afficher « une maigrelette croissance à un chiffre, au mieux 5 %, cette année », a indiqué Claude de Jouvencel, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (Fevs), lors de la conférence de presse sur les résultats 2009, le 16 février.
« Janvier 2010 a été bon, février plus calme, a précisé le patron de la Fevs. Mais globalement, nous n´avons pas senti une plus grande dynamique en faveur du haut de gamme ». En retrait respectivement de 14,7 % et 27,9 % en 2009, les vins tranquilles et le champagne ont souffert d´un déplacement de la consommation dans les grands marchés (Etats-Unis, Royaume-Uni…) vers des produits d´entrée de gamme et à bas prix et vers la grande distribution au détriment des cafés-hôtels-restaurants (CHR), habituel point fort de la France.
Claude de Jouvencel s´inquiète aussi des taux élevés du chômage aux Etats-Unis et en Europe (en moyenne 10 %). « Les grands grossistes aux Etats-Unis n´ont aucune raison aujourd´hui de déstocker et vont donc gérer au plus tendu leurs stocks pour des raisons de trésorerie », a-t-il expliqué.
Malgré une chute de 22,7 % des livraisons aux Etats-Unis et de 20,2 % au Royaume-Uni, ces deux pays sont demeurés les premiers débouchés extérieurs de la France, en absorbant en 2009 pour respectivement 1,33 milliard et 1,22 milliard d´euros.
Derrière l´Allemagne et la Belgique, Singapour a ravi la cinquième place au Japon. La Chine et Hong Kong, 8e (derrière les Pays-Bas) et 11e marchés (derrière la Suisse et le Canada) de la France, sont les seuls pays où les ventes tricolores ont continué à progresser. « Si Singapour est une plateforme régionale, Hong-Kong est une vitrine pour la Chine. Près de 90 % des réexportations y sont ainsi acheminées vers le continent », explique Renaud Gaillard, délégué général adjoint de la Fevs.
François Pargny