La Banque mondiale, l´Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Commission européenne mettent en garde contre les risques de protectionnisme, au moment où l´OMC, dans son troisième rapport sur les politiques commerciales, annonce une contraction sans précédent de 10 % des échanges cette année.
« Les pays à hauts revenus ont subventionné les secteurs en difficultés tandis que les pays à faibles revenus ont recours à des augmentations sélectives des taxes aux frontières », a lancé Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale, lors d´une conférence au siège de l´OMC, à Genève.
De son côté, la commissaire européenne au Commerce, Catherine Ashton, à l´occasion de la conférence annuelle de l´Association des banquiers britanniques, a déclaré que « le besoin d´un commerce ouvert n´avait jamais été aussi grand pour sortir le monde de la récession et permettre le retour à une croissance que nous recherchons ».
D´après la lettre Market Access du 30 juin de la direction générale du Commerce extérieur, des mesures de plus en plus restrictives sont prises, y compris par des membres du G20, comme la Russie, l´Indonésie et, « récemment pour la première fois », le Brésil. Un « effet domino » ne peut pas être exclu, le Canada, par exemple, pouvant réagir par des restrictions à l´encontre des sociétés des Etats-Unis au Buy American (Acheter américain) évoqué un temps par Washington.
La Chine est aujourd´hui au centre des préoccupations. L´Union européenne et les Etats-Unis ont demandé à l´OMC d´entamer des consultations au sujet de restrictions à l´exportation sur un certain nombre de matières premières (zinc, bauxite…). Et une directive du gouvernement de Pékin aux collectivités locales stipule que les appels d´offres publics, associés au plan de relance de l´économie, ne doivent profiter en principe qu´à des produits made in China.
François Pargny