Le président de CCI France, un pilier de la Team France Export (TFE), a de la suite dans les idées. Le 25 juin, Pierre Goguet a souligné, lors de l’Assemblée générale (AG) de CCI France International, qu’un lien direct entre les deux réseaux doit être maintenu. Un message que le patron de l’association mère des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) en France avait déjà délivré un mois plus tôt, le 15 mai, devant les sénateurs de la commission des Affaires économiques.
Lors de cette AG de l’association mère des 124 CCI françaises à l’étranger (CCIFI), comme au Sénat précédemment, l’ancien patron de la CCI de Bordeaux a pourtant encensé la réforme du dispositif public d’appui au commerce extérieur, qui a abouti à la création de Team France Export (TFE) dans chaque région avec pour pilier Business France, les CCI en France, Bpifrance, la Région.
Or, les CCIFI étant exclues de la TFE, le lien direct entre les deux réseaux est ainsi rompu, les CCIFI étant appelées, comme d’autres prestataires de services tiers, à se faire référencer auprès de Business France pour être labellisées TFE. Une situation qui provoque la grogne de nombreux dirigeants de CCIFI, comme Le Moci a pu le constater en marge de cette AG. Le nouveau président de CCI France International Renaud Bentégeat, aura fort à faire pour maintenir le cap dans ce contexte, misant sur le pragmatisme.
Première idée : travailler avec les CCIFI hors TFE
Pour sa part, loin de remettre en cause les TFE, Pierre Goguet propose, cependant, que les communautés d’affaires en France et à l’étranger continuent à travailler en direct « pour les entreprises qui n’ont pas besoin de la TFE », parce « qu’elles sont déjà internationalisées », selon un responsable consulaire qui a assisté au discours du président de CCI France.
Au passage, ce dernier a rappelé que « la loi » (le code du Commerce) fait obligation à son association de « coordonner les actions du réseau des CCI de France avec celles des chambres de commerce et d’industrie françaises à l’étranger ».
Déjà lors de son audition au Sénat, Pierre Goguet avait mis en avant « le lien avec les CCI françaises à l’étranger ». Tout en rappelant que ces dernières sont des acteurs privés, alors que les Chambres dans l’Hexagone sont des établissements publics, il a souligné l’importance « des liens entre chefs d’entreprises » des deux réseaux.
« C’est fertilisant », « il faut le prendre en compte », avait-il indiqué, avant d’ajouter « que l’on va essayer de pousser » dans ce sens. Ces propos devant les sénateurs étaient tenus en présence d’Henri Baïssas, directeur général délégué réseau France de Business France, et de Pedro Novo, directeur exécutif en charge de l’Export chez Bpifrance.
Deuxième idée : aider à implanter à l’étranger les écoles de gestion
Lors de l’AG de CCI France International, Pierre Goguet a aussi avancé une autre idée : aider les écoles de management administrées par le réseau consulaire en France à s’implanter à l’étranger pour renforcer l’internationalisation des enseignements et la formation de futurs dirigeants.
D’après un participant à cette AG, Pierre Goguet aurait aussi indiqué que le réseau des alumni méritait « d’être mieux exploité » et que des antennes à l’étranger seraient un atout supplémentaire pour le volontariat international en entreprise (VIE).
L’international sanctuarisé
Enfin, lors de l’AG de CCI France International comme lors de son audition au Sénat, le président de CCI France a évoqué le Contrat d’objectif et de performance (Cop) qu’il a signé le 15 avril avec Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances.
Rappelant « les contraintes budgétaires », il a rappelé à chaque fois que l’international était « un ilot de sanctuarisation dans un océan de baisse de ressources » et qu’il ne serait pas touché aux effectifs dédiés à l’international. Une bonne nouvelle, de fait, pour les services concernés.
Il n’est pas certain, en revanche, que sur le terrain, les autres services soumis au risque social apprécient ce privilège. A suivre…
François Pargny