Publiée hier, la communication de la Commission européenne (CE) sur le bilan du Small Business Act (SBA), lancé il y a un an pour aider les PME à traverser la crise, est d´un enthousiasme qui tranche avec les positions prises au début du mois par Eurochambres, l´association regroupant les chambres de commerce et d´industrie européennes.
Selon le texte de la CE, le SBA aurait permis de « réaliser des progrès impressionnants au niveau de l´UE ainsi que dans les Etats membres ». Qu´il s´agisse de « l´allègement des charges administratives », de « l´accès aux moyens de financement », de « l´accès aux marchés publics » ou de « l´éducation à l´entreprise », les quatre priorités du SBA, la CE se dit satisfaite, évoquant des « progrès encourageants ». Des « progrès » que le texte de la CE prend soin de ne pas chiffrer…
Des chiffres, justement, Eurochambres, dont 96 % des membres sont des PME, en a. Une étude réalisée auprès de ses adhérents révèle ainsi 36 % des chambres de commerce et d´industrie (CCI) nationales estiment que les mesures prises par leurs gouvernements en matière d´accès au financement sont « négligeables ». Les mesures prises afin de faciliter l´accès des PME aux marchés publics ne rencontrent pas un franc succès : pour 55 % des CCI les mesures gouvernementales prises en ce sens sont « pauvres » ou « modérées ».
Andrea Benassi, secrétaire général de l´UEAPME, une association qui représente les PME à Bruxelles, enfonce le clou dans une interview accordée au site EurActiv.fr. Il se dit « déçu du manque d´appropriation du processus du SBA par les Etats membres ». « Certains d´entre eux ont choisi uniquement certaines parties du paquet, mais très peu ont mis en œuvre une stratégie détaillée ou cohérente pour pour traduire le SBA en pratique dans leur pays ».
Sophie Creusillet