Électricité de France (EDF) est au cœur des rencontres entre
la République sénégalaise et l’Agence française de développement (AFD), en
mission à Dakar du 4 au 6 juin. Une mission qui devrait permettre de rétablir
le courant entre le ministère sénégalais de l’Énergie et l’électricien français, qui est
coupé depuis que le ministère de l’Énergie, arguant de la piètre prestation d’EDF
en matière d’assistance technique, a refusé de payer une facture de un million d’euros.
En retour, le groupe français a refusé de donner son aval technique à un projet
de l’AFD pour réduire les fraudes dans la consommation d’électricité au
Sénégal.
« Ce qui est contesté, ce n’est pas le travail de
réhabilitation des centrales électriques qui a aussi été demandé à EDF et qui a
été de qualité, mais bien le volet de l’assistance technique », précise à
la Lettre confidentielle un responsable de la compagnie publique Senelec. Selon
lui, l’État aurait, néanmoins, « donné, avant même la mission de l’AFD,
des signes de sa volonté de commencer à payer ». La République sénégalaise, il est vrai, a tout
intérêt au lancement du projet de l’AFD jugé prioritaire, alors que son
économie peine à redémarrer en raison de la crise de l’énergie dans le pays. Ce
projet porte sur l’installation de compteurs intelligents, capables de gérer à
distance la consommation d’électricité des industriels. « Le coût de la
fraude est bien plus élevé chez les industriels que chez les ménages sénégalais »,
précise l’interlocuteur de la LC.
De notre envoyé
spécial à Dakar
François Pargny