La douzième cérémonie du palmarès des PME et ETI leaders à l’export s’est tenue le 6 décembre à Paris en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile-de-France, en clôture de son événement « Faites de l’international », et avec le soutien du Crédit Agricole et de BNP Paribas. L’occasion de mettre en lumières six entreprises œuvrant dans des secteurs aussi variés que l’électronique grand public, les équipements agricoles ou l’éclairage public.
Catégorie « exportateur francilien » : Fluigent
Créée en 2005 sous forme d’un spin-off de l’Institut Curie, cette PME installée au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) est spécialisée dans la microfluidique, la science de l’écoulement des fluides à l’échelle micrométrique. Cette technologie de rupture permet de véhiculer des liquides dans des réseaux de quelques centaines de micromètres en les soumettant à la pression d’un gaz. Elle permet d’accélérer les diagnostics et de pratiquer des essais à moindre coût.
« Nous avons été des pionniers dans notre domaine et présents à l’international d’entrée de jeu. Aujourd’hui nous réalisons 20 % de notre chiffre d’affaires à l’export dans une cinquantaine de pays. Grâce à l’export nous faisons briller l’Ile-de-France à l’international.»
France Hamber, cofondatrice et présidente de Fluigent
Catégorie « startup » : Move’N’See
Devenue en quelques années le leader mondial des robots cameramen automatiques pour les sportifs, la startup bretonne exporte aujourd’hui 95 % de sa production. Les robots Move’N’See, fabriqués à Douarnenez, équipent aussi bien la fédération équestre américaine que les églises évangéliques. Vendus moins de 1000 euros, ces robots sont capables de filmer seuls les déplacements d’un ou plusieurs sportifs grâce à la triangulation par radio.
« Nous nous sommes développés à l’international sans aucun commercial et uniquement grâce au webmarketing. Avec notre nouveau robot destiné aux sports collectifs et des commandes plus importantes, il va falloir rencontrer les gens. »
Eric Willemenot, fondateur de Move’N’See
Catégorie « stratégie » : Groupe Ragni
La prudence et la détermination ont guidé les pas de Ragni à l’international. Cette PME des Alpes Maritimes a été créée en 1927 par Victor Ragni, ferronnier d’art venu d’Italie. Aujourd’hui spécialisée dans l’éclairage public, elle dispose aujourd’hui de deux filiales (à Denver aux Etats-Unis et à Mostar en Bosnie-Herségovine). L’entreprise a entamé son internationalisation en 1995 en embauchant un spécialiste de l’export qui forme Jean-Christophe Ragni aux rouages de l’export. Elle veut aujourd’hui repartir à la conquête du marché américain.
« L’export, je l’ai appris sur le tas. Aux Etats-Unis, j’ai fait toutes les erreurs à ne pas commettre et ça m’a beaucoup appris. »
Jean-Christophe Ragni, directeur général export du Groupe Ragni
Catégorie « e-commerce » : Farmitoo
Lancée en 2018, la jeune pousse parisienne permet aux agriculteurs de 7 pays européens d’acheter des équipements agricoles en ligne. Une première puisque qu’aucun site d’e-commerce n’était présent dans ce secteur avec un catalogue aussi varié. L’objectif : proposer des équipements de marques européennes à des prix ajustés. L’an prochain, cette entreprise en pleine expansion compte prendre pied sur de nouveau marchés en Europe.
« Nous voulons donner du pouvoir d’achat aux agriculteurs dans un secteur où les prix sont réputés opaques. Notre ambition est de devenir leaders en Europe et, dans un deuxième temps, de sortir des frontières de l’Union européenne. »
Grégoire Casoetto, cofondateur et DAF de Farmitoo
Catégorie « financement » : Unistellar
Startup marseillaise fondée en 2015 par deux passionnés d’astronomie, Unistellar a fait sensation en concevant l’eVscope, un télescope numérique grand public 200 fois plus puissant que ses concurrents. 85 % de son chiffre d’affaires sont réalisés à l’export. Pour se lancer sur ce marché de niche mondial d’astronomes amateurs, elle a multiplié les modes de financement : crowd funding, fonds propres et financement public.
« Nous avons prévendu nos premiers télescopes sur Kickstarter en 2017 et nous nous sommes intéressés aux utilisateurs avant de rencontrer des distributeurs. Aujourd’hui certains d’entre eux aident la Nasa à situer des astéroïdes dans le ciel et ont été invités à un lancement de fusée ! »
Laurent Marfisi, cofondateur et P-dg d’Unistellar
Catégorie « coup de cœur VIE » : Breizelec
Cette PME bretonne de 150 salariés, spécialisée dans la réparation électronique de matériel auprès de concessionnaires de machines agricoles et la conception de systèmes électroniques, emploient actuellement 8 volontaires internationaux en entreprise (VIE). Un vivier dans lequel elle puise avec succès depuis une dizaine d’années pour booster sa prospection commerciale à l’étranger.
« Au total, nous avons eu recours à 40 VIE et en avons embauché 11. Cette formule permet de s’occuper de notre métier et pas de la partie administrative. Avant de partir, ils passent trois ou quatre mois en France pour se former à notre métier et à notre culture d’entreprise. »
Yann Coatmellec, directeur commercial de Breizelec