Les entreprises françaises sont prêtes à en découdre à l’international pour renouer avec la croissance. Toutefois, elles sont conscientes des défis à venir notamment sur la gestion des chaînes d’approvisionnement, le commerce international, mais aussi l’innovation et le développement durable.
« Nos résultats montrent que les dirigeants sont optimistes quant à leurs perspectives pour l’année à venir. La majorité d’entre elles vise des niveaux élevés de croissance qui devraient les pousser au-delà des niveaux d’avant la pandémie », déclare Barry O’Byrne, directeur général des activités de banque d’entreprise de HSBC à propos de l’enquête d’opinion mondiale Navigator *, menée chaque année par le groupe bancaire international.
Néanmoins, certains sujets continuent de cristalliser durablement les inquiétudes des entrepreneurs : la gestion des chaînes d’approvisionnement, le commerce international, mais aussi l’innovation et le développement durable.
Les entreprises françaises croient au retour de la croissance
Les chefs d’entreprise français sont confiants pour l’année à venir : 63 % se disent optimistes quant à la reprise de la croissance au cours des 12 prochains mois et 83 % s’attendent à ce que la croissance organique annuelle augmente de 10 % ou plus. Par conséquent, ils s’attendent à atteindre les niveaux de rentabilité d’avant Covid d’ici décembre 2022.
Confiantes pour l’année à venir, les entreprises françaises craignent moins que leurs homologues dans les autres pays les menaces présentées dans l’étude comme un obstacle à leur croissance, en comparaison avec le reste des entreprises dans le monde : 30 % pour la reprise de l’épidémie de Covid (contre 40% dans le monde), 20% pour la pénurie de main-d’œuvre qualifiée (21% dans le monde) et 19 % pour le moral de la main-d’œuvre (21% dans le monde).
Les menaces macro-économiques ne semblent pas non plus peser sur la confiance des dirigeants français : c’est le marché le moins susceptible d’envisager des défis macroéconomiques comme une menace potentielle pour la reprise (10 % versus 23 % à l’échelle mondiale).
Le défi des perturbations des chaînes d’approvisionnement
En revanche, les entreprises françaises s’attendent davantage à des perturbations de leur chaîne d’approvisionnement, 79 % prévoyant une interruption au cours de l’année à venir (contre 23% dans le monde).
Ces perturbations sont liées notamment à une accélération de la demande suite à la pandémie, à une pénurie de conteneurs mais aussi à une pénurie de main d’œuvre. Dans cette optique, 62 % des entreprises françaises s’attendent à ce que le commerce international devienne plus difficile au cours des 12 prochains mois.
Malgré ces préoccupations, les dirigeants français craignent moins que la moyenne mondiale que ces perturbations entraînent des hausses de coûts (28 % contre 36 % à l’échelle mondiale) ou causent des retards importants (22 % contre 26 % à l’échelle mondiale). Mais les entreprises investiront davantage dans leurs chaînes d’approvisionnement, c’est-à-dire dans la relation avec les fournisseurs, les prestataires logistiques etc. Ainsi, 21 % des entreprises françaises choisissent la « gestion de la chaîne d’approvisionnement comme priorité de leur activité au cours des 12 prochains mois (25 % à l’échelle mondiale) ».
Focus sur les entreprises dans le monde
L’optimisme dont témoignent les dirigeants français se confirme à l’échelle mondiale : 90 % des entreprises sondées dans le monde prévoient un retour à la croissance et l’internationalisation.
Toutefois, cette confiance n’est pas sans incertitude. Près de neuf entreprises sur dix (87 %) s’attendent à un impact durable de la Covid-19, dont près de 40 % indiquent que la résurgence du virus est la principale menace pour leur croissance – un sentiment qui se fait sentir plus fortement sur les marchés de l’Asie-Pacifique, comme à Singapour, en Chine et en Malaisie.
De la même manière, les problèmes de chaîne d’approvisionnement sont très présents dans l’esprit des dirigeants du monde entier : 71 % d’entre eux anticipent des perturbations dans ce domaine et s’attendent à ce que cela menace la croissance des revenus de leurs activités.
Parallèlement, les entreprises placent le développement durable en tête de leurs priorités pour améliorer leurs revenus et bâtir une entreprise plus durable. Alors que deux entreprises sur cinq (39%) ont déjà fixé des objectifs « net zéro » dans leurs propres opérations et dans l’ensemble des chaînes d’approvisionnement, 45% d’entre elles prévoient de le faire au cours des 12 prochains mois.
E.S.
*Menée entre le 1er et le 13 octobre 2021 auprès de 7 352 chefs d’entreprises de toutes tailles et dont le chiffre d’affaires moyen est de 762,4 millions de dollars, sur 14 marchés.