Les autorités mexicaines ont annoncé, le 26 mai dernier, que l’offre présentée par Alstom pour la fourniture du matériel roulant destiné au grand projet du Train Maya avait été retenue. Un contrat considéré comme une future référence pour le groupe français et une démonstration des bonnes relations bilatérales entre la France et le Mexique.
Pour ce projet, Alstom est allié avec les groupes mexicains Gami Ingeniería e Instalaciones (Groupe INDI) et Construcciones Urales, filiale du groupe espagnol Azvi : tous deux participent au consortium qui construit la section 3 du Maya Train, de Calkiní, dans l’état de Campeche, à Izamal, dans l’état du Yucatán (172 km).
Ce lot du projet du Train Maya comprend notamment la construction, la fourniture et la mise en service de 42 nouveaux trains (diesel, électrique et bi-mode) avec des wagons d’une capacité variant de 250 à 450 places et le système de signalisation, de communication et de contrôle. Le début de l’exploitation est prévu fin 2023.
Alstom est en capacité de produire la majorité des équipements de ce projet au Mexique dans son usine de Sahagún dans l’Etat d’Hidalgo (à 100 km de Mexico). L’ingénierie sera réalisée dans les usines de Saint-Ouen en France. La part locale d’Alstom s’élève à 72 %.
Un projet de grande ampleur
Ce contrat est significatif à plus d’un titre. D’abord, en raison de l’ampleur même du contrat qui représente 1,5 milliard d’euros, financé sur crédits budgétaires de l’État. « C’est le contrat le plus important du groupe Alstom dans la région depuis son rapprochement avec la partie transport du canadien Bombardier » indique Marc-Antoine Lopez, Directeur Business France Mexique, Amérique Centrale et Caraïbes.
Par ailleurs, le Train Maya est l’un des trois grands projets portés directement par le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, depuis son arrivée au pouvoir en 2018. Il s’agit d’une ligne ferroviaire de 1 500 km qui doit traverser cinq états du sud-est du Mexique (Chiapas, Tabasco, Campeche, Yucatán et Quintana Roo). Il est censé avoir un effet d’impulsion du développement économique et sociale de cette zone du pays, qui souffre d’un retard par rapport au centre et au nord du pays.
La victoire d’Alstom témoigne de la bonne disposition du Mexique à l’égard de la France. Les relations entre les deux pays sont au beau fixe, leurs milieux d’affaires développent des coopérations, par exemple dans le domaine de l’industrie du futur.
Le 31 mai dernier, les deux pays ont tenu une nouvelle édition de leur Dialogue Économique de Haut Niveau. Les deux parties ont réitéré leur engagement pour renouveler et donner une nouvelle dynamique à la coopération économique entre les deux pays via l’élaboration d’une feuille de route commune entre le ministère de l’Économie du Mexique et la Direction générale du Trésor français, pour ouvrir le dialogue vis-à-vis de potentiels champs de collaborations et d’initiatives entre la France et le Mexique.
Daniel Solano