Les ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe), réunis hier à Bruxelles, ont estimé que l´explosion des déficits publics en Grèce était « préoccupante ». Une situation inquiétante, mais pas désespérée selon Jean-Claude Junker, président de l´Eurogroupe. « S´agissant de la Grèce, il n´y a pas de signe suggérant une faillite », a-t-il déclaré lors d´une conférence de presse, ajoutant cependant que le gouvernement grec devrait augmenter ses coupes dans le budget 2010 afin d´assainir ses finances publiques.
Ces dernières sont fort mal en point. Le gouvernement socialiste, arrivé au pouvoir il y a moins de deux mois, a récemment revu à la hausse l´estimation de son déficit budgétaire pour l´année 2009 qui devrait atteindre 12,7 % du PIB. Soit plus de deux fois l´estimation du gouvernement précédent… Et plus de quatre fois ce qu´autorisent les critères de Maastricht (3 % du PIB). Quant à la dette publique, elle bat tous les records de la zone euro. La Commission européenne l´évalue à 124,9 % du PIB, soit plus du double de la limite autorisée par Maastricht (60 %).
Face à cette situation pour le moins inquiétante, le gouvernement grec a prévu de ramener le déficit budgétaire à 9,1 % du PIB en 2010 en réduisant les dépenses publiques, un exercice périlleux en période de crise, et en luttant contre l´évasion fiscale. Dans une tribune publiée le 30 novembre par le Wall Street Journal, George Papaconstantinou, le ministre des Finances, a reconnu que « la crédibilité de la Grèce ne sera pas restaurée du jour au lendemain », ajoutant que « les réformes mises en œuvre aujourd´hui produiront leurs effets dans le futur. Donc, jusqu´à que cela clair pour tout le monde, ce dont la Grèce a le plus besoin de la part de ses partenaires, c´est en effet une suspension de la défiance ».
Sophie Creusillet