Le commerce mondial devrait enregistrer une croissance modeste de 4,7 % en 2014, contre 4,5 % lors de la précédente estimation, avant d’accélérer légèrement à 5,3 % en 2015, d’après une annonce faite le 14 avril par les économistes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Bien que la prévision du commerce pour 2014 ait été relevée, ce chiffre reste inférieur à la moyenne de 5,3 % observée sur 20 ans (1983-2013).
Le volume du commerce mondial des marchandises a progressé de 2,1 % en 2013, « ce qui est très proche de la hausse de 2,3 % enregistrée l’année précédente », souligne l’OMC. Cette estimation préliminaire de 2,1 % de croissance du commerce mondial représente la moyenne des exportations et des importations de marchandises en volume. Celle-ci est ajustée pour tenir compte des différences de taux d’inflation et de taux de change entre les pays.
Les exportations des économies développées ont progressé plus lentement que la moyenne mondiale, à 1,5 %, tandis que les expéditions des pays en développement ont augmenté plus rapidement que la moyenne, à 3,3 %, toutefois, relève l’OMC il s’agit « de modestes hausses ».
Si les importations dans les économies développées ont enregistré un léger recul (- 0,2 %), elles ont affiché une croissance modérée (+ 4,4 %) dans les économies en développement.
Hausse de 4,6 % des exportations en Asie
L’Asie a été en 2013 la région avec la plus forte hausse des exportations (+ 4,6 %). La croissance des exportations asiatiques de marchandises a cependant été ralentie par le Japon, dont les expéditions vers le reste du monde ont baissé de 1,8 %. Parallèlement, les exportations de la Chine et de l’Inde ont progressé respectivement de 7,7 % et 6,7 %. Bien que ces résultats soient meilleurs qu’en 2012, ils restent relativement faibles par rapport à l’évolution passée, rappelle l’OMC.
L’Amérique du Nord a, de son côté, vu ses livraisons de marchandises progresser de 2,8 % l’an dernier. L’Europe et le Moyen Orient ont enregistré des croissances respectives de leurs exportations de 1,5 %. Dans la zone Amérique du Sud et centrale les expéditions de biens ont cru plus modestement (+ 0,7 %) tout comme la Communauté d’États indépendants (+ 0,7 %). Les exportations depuis l’Afrique ont, elles, chuté de 3,4 %. Ce chiffre négatif est dû à une forte baisse des expéditions réalisées par les pays exportateurs de pétrole, dont la Libye (- 27 %), le Nigeria (- 11 %) et l’Algérie (- 7 %).
En ce qui concerne les importations, l’Asie a également été la région qui a connu la croissance la plus rapide (+ 4,4 %) – les achats de la Chine à l’étranger ont fait un bond de près de 10 % –, suivie par le Moyen-Orient (+ 4,4 %), l’Afrique (+ 4 %), l’Amérique du Sud et centrale (+ 2,5 %) et l’Amérique du Nord (+ 1,2 %). A l’inverse, l’Europe et la Communauté d’États indépendants ont montré des baisses respectives de 0,5 % et 1,1 % de leurs importations en 2013. Les achats de l’Inde ont, pour leur part, reculé de 2,9 % en raison d’un ralentissement économique.
De manière générale, plusieurs facteurs ont contribué à la faiblesse des échanges et de la production en 2013, parmi lesquels les effets persistants de la récession dans l’Union européenne (UE), le chômage élevé dans les économies de la zone euro – à l’exception notable de l’Allemagne – et l’incertitude quant à la date à laquelle la Réserve fédérale mettrait fin à ses mesures de relance monétaire aux États-Unis. Ces mesures ont contribué à la volatilité financière constatée dans les économies en développement au second semestre de 2013, notamment dans certaines économies émergentes dont le compte courant est largement déficitaire.
V. A.