Réunis depuis le 1er juin 2021 au sein d’un même établissement, Haropa Port, les ports du Havre, Rouen et Paris ont affiché un trafic en hausse de 12 % en 2021 et passé pour la première fois le cap des 3 millions d’EVP. En 2022, 256 millions d’euros d’investissements sont prévus.
« Ces bons résultats valident la pertinence du modèle », s’est félicité Daniel Havis, président du conseil de surveillance d’Haropa Port lors de la présentation du bilan de l’établissement portuaire fluvio-maritime de l’axe Seine, huit mois après sa création.
Tiré par les marchandises conteneurisées (+ 28 % à 3,1 millions d’EVP) et les vracs liquides (+ 6 % à 38,9 Mt) le trafic maritime a progressé en 2021 de 12 % pour atteindre 83,6 Mt. Grâce notamment au secteur du BTP, le trafic fluvial a quant à lui augmenté de 4 %.
Le trafic inland affiche une forte hausse de 15 % tandis que l’activité de transbordement augmente de façon spectaculaire (+ 79 %), établissant un nouveau record à 843 000 EVP.
Les vracs solides fléchissent de 4 % (à 14 Mt) par rapport à une année 2020 marquée par une campagne céréalière exceptionnelle. Les céréales affichent une baisse de 13 % (7,6 Mt) mais enregistrent une hausse de 5 % par rapport à la moyenne quinquennale 2015-2019 (7,3 Mt). Les importations d’agrégats progressent de 25,5 %, soutenues par les nombreux chantiers de l’axe Seine.
Enfin, le roulier affiche une progression de 14 % (294 000 véhicules) et retrouve un niveau proche de l’avant-crise.
Implantations industrielles et logistiques : nouveaux appels à projets en 2022
En 2021, des prospects industriels et logistiques ont candidaté aux appels à projets lancés sur les trois ports : les « stations multi-énergies » sur cinq sites franciliens (Limay, Bruyères, Gennevilliers, Bonneuil-sur-Marne, Montereau), la commercialisation des pavillons 1&2 du port d’Austerlitz et un site industriel clé en mains de 52 ha à Rouen.
Sur sa lancée, Haropa Port lancera cette année d’autres appels à projets concernant notamment le terminal multivrac du Havre, les parcs logistiques PLPN 2/PLPN 3 et le site du Grand canal, Rouen vallée de Seine logistique Amont ou encore l’aménagement de terrains à Gennevilliers (0,7 ha) et Bonneuil (2,7 ha).
Des investissements en forte hausse
Signe de la confiance des acteurs privés, leurs investissements sont passés de 246 millions d’euros (M EUR) en 2020 à 350 M EUR et devraient atteindre 550 M EUR cette année. Pour renforcer encore attractivité logistique et industrielle, Haropa Port a engagé en 2021 197 M EUR et devrait investir 256 M EUR cette année. « Alors que l’investissement moyen annuel sur les trois entités était de 95 millions d’euros, il est désormais de 250 millions d’euros ce qui va permettre de faire évoluer le port », s’est réjoui Stéphane Raison directeur général et président du directoire de l’établissement.
En 2022, 16 % de ces investissements seront consacrés à la transition énergétique (contre 11,8 % en 2021). Au programme : électrification des quais au Havre, bornes électriques (91 contre 13 actuellement), ou encore un projet de capture de carbone.
Le développement des capacités du port et la multimodalité bénéficient également de forts investissements (notamment PSMO, le développement et modernisation du terminal de Radicatel et l’extension de Port 2000). Dans une année 2021 marquée par une forte reprise de l’activité mondiale, le trafic multimodal conteneur inland a été maintenu à 12 % pour atteindre 270 000 EVP.
Développer le multimodal
Les armements ont privilégié le routier, pour sa capacité à évacuer rapidement les conteneurs. Toutefois, le report modal a légèrement progressé de 2 % depuis 2017, année où le port réalisait 2,2 millions d’EVP hors transbordement, comme en 2021. Haropa Port souhaite booster le multimodal notamment grâce à une offre commerciale adaptée.
Un service ferroviaire régulier entre Chalon-sur-Saône et Le Havre a débuté en avril dernier, ainsi que l’augmentation de fréquence de deux autres lignes : Le Havre – Bordeaux et Le Havre – Vierzon. Cette année, la fréquence devrait également augmenter sur les services ferroviaires en direction de Chalon-sur-Saône et de Lyon.
Par ailleurs, pour inciter ses clients à passer au multimodal, le logiciel MultiLand permet d’évaluer les opportunités de chaque mode de transport sur les plans financier et écologique.
Sophie Creusillet