Apporter l´expertise française aux Etats étrangers qui souhaitent mettre en place une filière nucléaire civile : tel est l´objectif de l´Agence France Nucléaire International créée par le gouvernement français. Un décret autorisant la création d´une telle agence a été présenté mercredi dernier en conseil des ministres par Jean-Louis Borloo, ministre de l´Ecologie, de l´Energie, du Développement durable et de l´Aménagement du territoire
La nouvelle agence sera placée au sein du Commissariat à l´énergie atomique sous l´autorité d´un directeur nommé par les ministres chargés de l´Energie et des Affaires étrangères. Elle apportera notamment son expertise pour le respect des normes en matière de sûreté, de sécurité, de non prolifération et de préservation de l´environnement. Le contrôle de l´Etat sur cette agence s´exercera par l´intermédiaire d´un comité d´orientation composé de hauts fonctionnaires et de deux personnes qualifiées.
La création de cette agence s´inscrit dans le cadre de la démarche du président Nicolas Sarkozy qui avait proposé en septembre dernier lors de la conférence sur les changements climatiques aux Nations unies l´aide de la France pour tous les pays souhaitant se doter de l´énergie nucléaire civile. Depuis son élection, en mai 2007, la France a signé des accords de coopération sur l´utilisation et le développement de l´énergie nucléaire à des fins pacifiques avec le Maroc, l´Algérie, la Tunisie, la Libye et les Emirats arabes unis. Ces accords ont suscité les inquiétudes des écologistes et de plusieurs partenaires européens de la France, comme la Grande-Bretagne et l´Allemagne, qui redoutent qu´ils contribuent à la prolifération nucléaire militaire.
« Le nucléaire sauvera l´humanité »
Il est vrai que le nucléaire est pour la France un secteur porteur à l´international dans la perspective de besoins énergétiques grandissants des pays émergents. Comme le note l´ancien PDG d´Aérospatiale Henri Martre dans une tribune aux Echos du 5 mai dernier, la France exerce dans le nucléaire, plus particulièrement en matière de fusion thermonucléaire, un leadership avec le Japon avec le programme Iter et la construction d´un réacteur expérimental à Cadarache (13). Selon lui « le nucléaire sauvera l´humanité » dans la mesure où c´est la seule source d´énergie capable de répondre à ces nouveaux besoins. Bien entendu, précise Henri Martre, les efforts de recherche en matière de fusion thermonucléaire sont vitaux, car contrairement à la fission, actuellement exploitée, ce nouveau procédé se contente d´hydrogène (sans recours nécessaire à l´uranium) et ne produit que des déchets de courte durée.