Malgré la crise sanitaire, les ventes de robots industriels dans le monde ont augmenté de 0,5 % en 2020, portant le parc mondial à 3 millions d’unités. Les achats chinois ont compensé la contraction des autres marchés, constate le bilan annuel dressé par la Fédération internationale de la robotique. Le point, par grandes zones géographiques.
Asie
En 2020, l’Asie a accueilli 71 % des robots nouvellement installés dans le monde (contre 67 % en 2019), avec une augmentation de 20 % en Chine à 68 400 unités. Le parc chinois atteint désormais 943 223 unités et le seuil du million devrait être dépassé en 2021.
Le Japon reste le deuxième marché après la Chine malgré une économie mise à mal par la pandémie de Covid-19. Les ventes ont dévissé de 23 % en 2020. A l’inverse de la Chine, la demande des industries électroniques et des constructeurs automobiles est restée faible. Le marché nippon devrait cependant croître de 7 % cette année et de 5 % en 2022, en parti grâce à l’export à destination de la Chine qui absorbe aujourd’hui 36 % des ventes internationales du Japon.
En Corée du Sud, dont l’économie a plutôt bien résisté à la crise, le nombre de robots installés en 2020 a baissé de 7 % tandis que le parc a augmenté de 6 %. Le secteur de l’électronique et des semiconducteurs en particulier investissent lourdement dans la robotisation. En mai dernier, la Corée a adopté un programme de soutien qui devrait booster les investissements dans les biens d’équipement. Le demande de l’électronique et l’automobile devrait faire bondir le marché de 11 % en 2021 et de 8 % en moyenne dans les années à venir.
Europe
En Europe, après un pic à 75 560 nouvelles installations en 2018, ces dernières ont ensuite décliné. En 2020, elles ont baissé de 8 %. La demande du secteur automobile a chuté de 20 % et celle de l’industrie en général de 14 %.
L’Allemagne, qui figure dans le top 5 des marchés de la robotique (aux côtés de la Chine, du Japon, des États-Unis et de la Corée), a concentré à elle seule un tiers des nouvelles installations, contre 13 % pour l’Italie et 8 % pour la France. La demande allemande devrait continuer à augmenter lentement, tirée par les robots bon marché.
En raison du Brexit et des restrictions de déplacement, la demande du Royaume-Uni en robots est au beau fixe. En 2020, 2 205 nouveaux robots ont été installés. Dans l’agroalimentaire, les installations ont doublé en un an pour pallier les pénuries de main d’œuvre liées au Brexit. La demande devrait enregistrer une croissance à deux chiffres cette année et en 2022.
Amérique du Nord
Les nouvelles installations de robots aux États-Unis ont baissé de 8 % en 2020 en raison d’une baisse de la demande du secteur automobile (- 19 % à 10 494 unités). Le nombre de robots opérationnels a augmenté de 6 % depuis 2015.
Selon la Fédération internationale de la robotique, les perspectives sont au beau fixe. La robotisation devrait renouer avec la dynamique pré-pandémique dès cette année avec une hausse de 17 % des nouvelles installations avant d’enregistrer une croissance à deux chiffres les années suivantes.
Tous marchés confondus, l’embellie de l’après-crise devrait s’estomper en 2022. Pour la période 2021-2021 la Fédération internationale de la robotique s’attend à des croissances annuelles à un chiffre avec quelques contractions en 2022 ou 2023 sans pour autant remettre en question la tendance globale. La barre des 500 000 nouvelles installations par an devrait être franchie en 2024.
Sophie Creusillet