Flexible, ainsi se veut la Banque européenne de reconstruction et de développement. Les 14 et 15 mai, à Tbilissi, où elle tenait sa 24ème Assemblée annuelle, la Berd a entériné les changements amorcés depuis deux ans, qui élargissent son périmètre d’intervention.
Côté géographie, elle garde son cœur de métier que représentent l’ex-URSS et l’Europe de l’Est, Balkans inclus, et poursuit son développement en Afrique du Nord (Maroc, Tunisie), au Moyen-Orient (Égypte, Jordanie), voire en Europe du Sud avec la Grèce. Aucun pays n’est privilégié, ou délaissé, à part la Russie pour le moment du fait du gel des activités de la banque en Russie en raison de la situation en Ukraine.
Mais précise Philippe Le Huérou, le nouveau vice-président de la Berd en charge de la » politique « , « l’époque de la transition, commencée au début de années 1990, s’achève. L’idée de transition est tombée en panne. Nous souhaitons donc renforcer notre dialogue politique avec chaque pays pour améliorer leur économie en encourageant des réformes dans les domaines où nous sommes actifs, comme le secteur financier, l’énergie, les infrastructures ».
L’accent est donc davantage mis sur des problématiques de fond, transversales. Ainsi, des initiatives sont poussées pour promouvoir les PME, les marchés financiers locaux et les échanges en monnaies locales, l’économie du savoir. Le tout s’inscrit dans la réaffirmation d’un cadre « stratégique », défini selon trois lignes : pérenniser la transition, promouvoir l’intégration des pays où la Berd est présente dans l’économie globale et contribuer à la résolution des grands problèmes mondiaux (climat, gaspillage des ressources…).
Côté secteurs économiques, la Berd demeure très active dans l’énergie, en particulier le renouvelable et tout ce qui permet la diversification des économies trop dépendantes des hydrocarbures comme celles du Kazakhstan ou de l’Azerbaïdjan, les infrastructures ou encore l’agriculture, avec un intérêt aujourd’hui marqué pour la sécurité alimentaire.
A Tbilissi, Régis Genté