« Depuis l’accident
nucléaire à Fukushima, les importations agroalimentaires ont augmenté de 10 %
en gros, mais il est difficile de dégager les vraies raisons de cette hausse »,
prévient David Rolland, responsable de la filière agroalimentaire d’Ubifrance
Japon. Et ce, pour plusieurs raisons. « D’abord, remarque-t-il, la
production nipponne a été un peu décimée par les tempêtes et les intempéries.
Elle baisse aussi naturellement, du fait de la diminution du nombre
d’exploitants. Enfin, la force du yen, la monnaie nationale, favorise les
achats hors du pays ».
Au Japon, la France est surtout présente dans le vin. D’après la société GTIS,
avec un chiffre d’exportations
d’environ 337 millions d’euros durant les neuf premiers mois de l’année, elle
occupait la première place parmi les pays fournisseurs, avec une part de 53,2
%, devant l’Italie (14,2 %) et le Chili (8,8 %). Mais, en dehors du beaujolais
nouveau, la France touche difficilement le marché de masse. Or, au Japon, il y
a un fort intérêt pour des premiers prix, c’est-à-dire des bouteilles vendues
au détail aux alentours de 1 000 yens (9,3 euros).
« Le Chili gagne des parts de marché et est très agressif en se
positionnant au cœur du marché. En outre, il bénéficie d’un accord bilatéral,
comprenant des annulations de taxes à l’importation », soulignait Charles
Durand, directeur de l’agence Sopexa au Japon, lors de la réunion organisée, le
7 novembre à Paris, par le ministère de l’Agriculture sur le thème « les
enjeux commerciaux du marché japonais ».
En dehors du vin, les exportations tricolores sont très diversifiées,
mais la France reste confinée dans des niches. Ainsi, la France est le
quatrième fournisseur de fromages, avec une part de marché de 7,9 %, mais le
premier pour les produits fondus, autres que râpés ou en poudre, avec une part
de 90,1 %. L’Hexagone est ainsi le champion des fromages de spécialité au
Japon. L’archipel nippon est encore le deuxième acheteur au monde de foie-gras
français.
Le Japon est un marché complexe, mais porteur. Premier importateur net
de produits agroalimentaires au monde, il ne couvre que 40 % de ses besoins.
Pour y percer, insiste Charles Durand, il est important d’établir une relation
de confiance avec son importateur et « de se laisser guider par
lui », car il connaît le marché et ses contraintes règlementaires. Les
barrières sanitaires, notamment, sont réelles. A cet égard, David Rolland
conseille aux entreprises françaises de s’informer au préalable auprès la
direction des services sanitaires de leur département.
François Pargny
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MOCI Pratique :
Charles Durand, directeur de l’agence Sopexa Japon, Tél : 00 81 3 57 89 0085, Email :[email protected]
David Rolland, responsable du pôle Agrotech d’Ubifrance Japon, Tél : 00 81 3 57 98 6120, Email : [email protected]