Avec les difficultés économiques liées à la crise mondiale, ils sont de plus en plus nombreux, entrepreneurs et acteurs politiques, à réclamer que l’Agence française de développement (AFD) « réserve » une petite partie de ses fonds à des entreprises tricolores. Le sujet évoqué par le Moci avec Hervé Conan, le directeur du bureau de l’AFD à Yaoundé, nous a valu une réponse toute en nuances et adresse.
« Notre mission est le développement », a-t-il rappelé urbi et orbi, mais « vous le savez, aujourd’hui, les bailleurs de fonds, que nous sommes et que d’autres sont, se montrent de plus en plus sensibles à la responsabilité sociale en entreprise (RSE) ». La RSE, qui doit logiquement donner un avantage aux entreprises françaises, nous fait-il alors comprendre avec diplomatie.
Car le sujet est sensible, depuis que les rumeurs vont bon train à Douala et Yaoundé sur les conditions de travail, « mauvaises » ou « déplorables », selon les interlocuteurs, des travailleurs chinois employés par la société China International Water (CWE) pour réaliser le barrage de Lom Pangar à l’est du Cameroun. « Alors certes, un jour, les concurrents chinois s’adapteront », avance encore prudemment Hervé Conan.
Le fait est qu’à Paris, de longue date, le Conseil des investisseurs français en Afrique (Cian), sous la houlette de son président Alexandre Vilgrain, très présent au Cameroun et en Afrique centrale (groupe agroalimentaire Somdiaa), travaille d’arrache-pied sur la RSE.
De notre envoyé spécial François Pargny