Nicolas Sarkozy doit annoncer aujourd´hui une série de mesures visant à réveiller la filière bois, frappée de plein fouet par les effets de la crise sur les secteurs de la construction et de l´emballage. La plus attendue est la création d´un fonds stratégique sur le modèle de ceux qui ont déjà été mis en place pour l´aéronautique et l´automobile.
Doté de 100 à 150 millions d´euros, ce fonds constituerait la mesure phare du rapport commandé en décembre dernier à Jean Puech, ancien ministre de l´Agriculture, et remis le mois dernier au président de la République. Parmi les 41 propositions formulées dans ce rapport, notons également la multiplication par trois du prix d´achat de l´électricité produite à partir du bois (ce qui le porterait à 150 euros par mégawattheure) ainsi que la multiplication par dix du seuil minimal d´incorporation du bois dans nouvelles constructions. Ce dernier stagne à 10 % alors qu´un accord-cadre de 2001 prévoyait un seuil de 12,5 % à l´horizon 2010.
La filière bois, constitue le deuxième poste du déficit de la balance du commerce extérieur français, avec un solde négatif de 6,3 milliards d´euros en 2008. La filière creuse son déficit commercial depuis plus de 10 ans et souffre d´un handicap majeur à l´international : la structure des entreprises qui la composent. En effet, selon le rapport de Jean Puech, sur les 2050 scieries françaises, « 300 environ assurent plus de 85 % de la production (…) et 30 d´entre elles ont une taille « internationale » ». Difficile dans ce contexte, d´aller trouver des relais de croissance à l´étranger.
Par ailleurs, le rapport souligne que si le plan de relance de la compétitivité des scieries présenté en février 2007 comportait des mesures favorisant l´investissement, l´enveloppe allouée par le ministère de l´Agriculture, ne permet pas d´encourager des projets dépassant les 10 millions d´euros.
Sophie Creusillet