« Nous espérions avoir un taux de transformation de 25 %, il est de 75 % ! » Alain Renck, son directeur, ne cache pas sa satisfaction lorsqu’il détaille, pour la Lettre confidentielle, le bilan du dispositif Bpifrance export, le « label » qui regroupe les prestations d’aide aux entreprises de la banque publique, celle des chargés d’affaires internationaux (CAI) d’Ubifrance et celles des « développeurs» de Coface.
« 800 entreprises ont été contactées depuis mars 2013, plus de 600 ont été vues, 450 ont donné leur accord pour se doter d’un business plan à l’international et 120 ont commencé » détaille-t-il. « Nous voyons à présent des dossiers de 3 à 5 millions d’euros de prêts car les entreprises font des investissements ou des acquisitions à l’étranger. Je pense même que nous dépasserons cet objectif».
Autant dire que le directeur de Bpifrance export est plus que confiant sur la capacité du dispositif à remplir l’objectif fixé le 14 février par Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, de doubler les financements pour l’export dès 2014, à 250 millions d’euros, après 111 millions d’euros en 2013, et de les porter à 500 millions d’euros en 2017. Et à tenir l’objectif fixé par le gouvernement d’accompagner 1000 ETI (entreprises de taille intermédiaire) à l’international sous le quinquennat.
Cet optimisme de bon aloi se fonde sur la conviction que, entre la simplification des aides et la meilleure coordination avec Ubifrance, dont les CAI assurent conseil et coaching individualisés aux entreprises, et Coface, dont les « développeurs » assurent la promotion des aides fondées sur l’assurance, la sauce a bien pris. « Ca marche très bien, ils se sont très vite intégrés, se réjouit Alain Renck. Ils partagent le même désir de servir les entreprises que nous ».
Quant à d’éventuelles frictions avec d’autres acteurs, notamment les services CCI international, souvent désignés par les Régions comme principal guichet d’entrée dans le dispositif d’aide à l’export, il veut croire qu’elles sont marginales : « Nous n’avons pas de remontée à ce sujet, assure Alain Renck. Nous, notre cible c’est 1000 entreprises, sur 120 000 qui exportent, il y a de quoi faire pour tout le monde. Et nous sommes plutôt transparents avec les CCI, notamment dans l’échange d’informations et de contacts».
Depuis mars 2013, date de la nomination des six premiers CAI « pilotes » d’Ubifrance à l’initiative de Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, vingt autres ont rejoint les directions régionales de Bpifrance. « 14 doivent encore arriver d’ici l’été, date à laquelle ce dispositif sera au complet » souligne Alain Renck. Seule ombre au tableau : si Ubifrance tient son engagement de mettre en place une quarantaine de CAI au total, les discussions sont toujours en cours avec Coface pour augmenter le nombre de ses « développeurs » sur le terrain, 15 au total à ce jour. « Il nous en faudrait plus, nous l’avons fait savoir » soupire Alain Renck.
Christine Gilguy