Soutenu par la demande extérieure et une consommation toujours dynamique, le PIB espagnol devrait croître de 4,8 % en 2021 et 5,6 % cette année, selon le Crédit Agricole, en partie grâce à une rebond de la demande extérieure.
Bonne nouvelle : les bons résultats de l’économie espagnole au troisième trimestre 2021, avec un PIB en hausse de 2,6 % en rythme trimestriel (après 1,1 % au deux trimestre) ont dopé la prévision de croissance annuelle, à 4,8 %, selon les dernières estimations du Crédit Agricole.
Cette bonne performance est due à l’apport de la demande domestique et, surtout, à la contribution de la demande extérieure nette (de 1,6 point). Ainsi, les exportations espagnoles ont progressé de 7,1 % et les importations de 2,2 % grâce au rebond partiel de l’activité touristique.
La croissance n’a cependant pas renoué avec son niveau prépandémique
La consommation a progressé de 1 %, tirée par la consommation de biens non durables et de services, et l’investissement de 1,2 %, tiré par les dépenses en machines et équipements tandis que la construction a reculé pour le quatrième trimestre consécutif (- 0,4 %).
Les bons résultats du troisième trimestre et la révision à la hausse du PIB annuel, ne doivent cependant pas faire oublier qu’au T3, le taux de croissance demeurait inférieur de 6,6 % à celui enregistré fin 2019, soit un écart nettement plus important que celui enregistré dans l’ensemble de l’Union européenne (0,3 %).
L’économie espagnole s’est en effet contractée plus fortement eu premier semestre 2020 et affiche depuis une reprise plus faible, en raison de l’atonie de la consommation des ménages et des exportations touristiques.
L’investissement devrait prendre le relais en 2022
Difficultés des chaines d’approvisionnement mondiales, inflation, nouvelle vague épidémique… Le quatrième trimestre devrait enregistrer une croissance de seulement 1,2 %, tirée cette fois par la demande domestique, plus que par la demande extérieure, grâce à la reprise partielle de l’activité touristique en octobre et novembre.
Au premier trimestre de 2022, l’investissement devrait commencer à prendre le relais d’une croissance de la consommation toujours positive, mais plus modérée. Sur l’ensemble de l’année, le PIB devrait progresser de 5,6 %, une prévision proche de celle d’autres analystes comme ceux d’Euler Hermes. Les projections des analystes du Crédit Agricole se basent sur l’hypothèse d’une reprise de l’emploi, qui devrait favoriser une nouvelle contraction du taux d’épargne (10,9 % au T2 et 9,2 % au T3) par rapport aux niveaux exceptionnellement élevés de 2020.
Surtout, le report à 2022 de fonds européens non utilisés dans le cadre du plan de relance (9,2 milliards d’euros sur les 26,6 Md EUR) boostera l’investissement qui devrait bondir de 7,3 % cette année. Cependant, même si le principal facteur de risque, à savoir les pressions inflationnistes sur le scénario de consommation, devrait s’estomper, les principales vulnérabilités resteront liées à un taux de chômage élevé et au ratio dette publique / PIB dans les années à venir (120% en 2021, 117% en 2022 et 115% en 2023 selon les prévisions du Crédit Agricole).
SC
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