Après des niveaux record déjà enregistrés sur les trois premiers mois de l’année, la croissance du commerce international de marchandises du G20 a atteint un nouveau sommet au deuxième trimestre, rapporte l’OCDE. Une tendance fragile puisque que des signes de ralentissement commencent à apparaître, qui font écho à ceux relevés par le dernier baromètre de l’OMC.
Les exportations et les importations de marchandises valeur du G20 ont augmenté, en valeur, respectivement de 4,1 % et 6,4 % au deuxième trimestre (T2) par rapport au trimestre précédent (T1). Comme au T1, la hausse des prix des produits de base explique en grande partie cette augmentation, alors que la congestion des transports internationaux et les problèmes d’approvisionnement en semi-conducteurs ont accentué la pression sur le prix des biens échangés.
Une croissance plus importante dans les pays exportateurs de matières premières
Les économies du G20 qui dépendent des exportations de produits primaires ont connu une forte croissance des exportations au T2, une combinaison de l’augmentation des prix, d’une offre mondiale limitée (par exemple, le cuivre) et d’une forte demande (en particulier de la Chine, du Japon et de la Corée).
Les exportations de l’Australie ont augmenté de 10 % au T2, grâce à la hausse des ventes de céréales, de métaux et de charbon. Les exportations brésiliennes ont augmenté de 29,4 %, grâce aux minerais de fer et au soja. Les exportations russes ont augmenté de 30,7 % au T2, bénéficiant principalement de la hausse des prix de l’énergie.
En Amérique du Nord, les exportations du Canada ont augmenté de 4,7 %, grâce aux produits énergétiques et forestiers. Les importations ont augmenté de 3,6 %, les métaux et les produits pharmaceutiques jouant un rôle important. Le Mexique aussi a enregistré une croissance solide au cours du trimestre, avec des exportations en hausse de 3,3 % et des importations en hausse de 5,1 %.
Les Etats-Unis ont enregistré une croissance de 6,8 % des exportations au T2, tirée par l’aéronautique, les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs et avec une forte demande du Canada et du Mexique. Les importations ont augmenté de 4,2 % au cours du trimestre, avec des importations robustes de téléphones mobiles et malgré des achats de véhicules peu dynamiques.
Les économies européennes du G20 ont vu le commerce international augmenter notamment dans les secteurs de l’aéronautique, des produits agricoles et des produits pharmaceutiques, alimenté en particulier par la demande de la Chine et des Etats-Unis. Au T2, l’Union européenne a enregistré une croissance des exportations de 2,8 % et des importations de 5,7 % (France 1,3 % et 2,9 %, Allemagne 1,3 % et 6,3 %, et Italie 4 % et 6,4 %). Au Royaume-Uni, les exportations ont augmenté de 12,3 % et les importations de 11,3 % au T2 2021, un fort rebond après le ralentissement du T1.
Recul des exportations chinoises
La hausse des prix des matières premières a contribué à ce que les importations augmentent plus rapidement que les exportations dans les économies du G20 d’Asie de l’Est au T2. Les exportations du Japon et de la Corée ont augmenté de 2,7 % et de 2,2%, tandis que les importations ont augmenté de 7,4 % et de 11,8 %, respectivement, le commerce des véhicules et des pièces détachées étant à l’origine de cette augmentation, en particulier pour la Corée.
Après la croissance vertigineuse (+ 18,6 %) du trimestre précédent, les exportations chinoises ont diminué de 2,5 % au T2. Les importations, en revanche, ont continué de croître (+ 10,9 %), les achats de produits agricoles, de métaux et de semi-conducteurs restant importants.
Cette remontada du commerce extérieur des pays du G20, fortement perturbé par la crise sanitaire montre cependant des signes d’essoufflement. Au premier trimestre, la croissance des importations aveint en effet atteint respectivement 8,5 % et 8,6 %.
SC