Avec +13 milliards d’euros en 2021, ce secteur constitue le troisième solde commercial positif du commerce extérieur français, derrière l’aéronautique et les vins et spiritueux. L’appétit chinois pour les produits de beauté français tire les exportations à la hausse.
Alors que le ministre du Commerce extérieur vient d’annoncer un déficit commercial record à -84,7 milliards d’euros (Md EUR), avec certains secteurs phares encore loin de leurs performances d’avant crise comme l’aéronautique et l’automobile, le dynamisme retrouvé de la cosmétique dénote. A 18,4 Md EUR sur l’ensemble de l’année 2021, ses exportations ont bondi de 18,2 % après avoir chuté de 12,8 % l’année précédente.
« Non seulement le recul de 2020 a été largement rattrapé, mais le niveau de 2019 a été dépassé de 2,5%, principalement grâce au maquillage, aux soins du visage et à la parfumerie », relève la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA).
L’Union européenne et l’Asie représentent deux tiers des exportations et le classement par pays est dominé par la Chine qui à elle seule a absorbé 11,7 % des ventes internationales de la cosmétique française en 2021, soit 1,9 Md EUR.
Un rouge à lèvres exporté sur trois est vendu en Chine
Mieux : les exportations de produits de beauté y ont bondi de 56 % depuis 2019, notamment grâce notamment aux ventes de maquillage. « La France exporte aujourd’hui plus d’un rouge à lèvres sur 3 vers la Chine », note la FEBEA. Notamment en raison de l’envolée des ventes de la parfumerie (+ 66 %), les ventes à destination des Etats-Unis se sont également montrées robustes en 2021 avec 1, 8 Md EUR, en progression de 11,2 % par rapport à 2019.
L’Allemagne arrive en troisième position avec 1,5 Md EUR (9,5% des exportations totales). En revanche, en raison de la situation économique de ces deux pays, les ventes vers la Russie et le Brésil, ont chuté de 22 % depuis 2019. Avec le coup d’arrêt porté par la pandémie au trafic aérien et au travel retail, les exportations à destination du Moyen-Orient ont quant à elles reculé de 5,7 %.
Le maquillage, les soins du visage et la parfumerie sont les segments les plus dynamiques à l’export. Ils représentent 86,2 % de l’export de la cosmétique française. La catégorie maquillage et soins du visage pèse 9 Md EUR soit 55,6 % des exportations. Les soins du visage arrivent en première position (7,5 Md EUR), suivis par les rouges à lèvres et les produits de maquillage pour les yeux.
La parfumerie enregistre la plus forte croissance à l’export
Au deuxième rang des exportations, on trouve la catégorie parfumerie (30,6 % des exportations de produits cosmétiques français). Cette même catégorie est celle qui réalise le meilleur taux de croissance par rapport à 2020 : + 35,4 %.
Si la cosmétique française a retrouvé des couleurs et peut toujours compter sur l’effet Made in France, elle doit aussi s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs. « Depuis la crise, la demande pour des produits plus naturels et plus respectueux de l’environnement s’accentue, souligne Emmanuel Guichard, délégué général de la FEBEA. C’est parce qu’elle répond à ces attentes, et investit fortement en R&D, que le secteur réalise de telles performances, dans le monde entier. »
Sophie Creusillet