Le commerce extérieur français, plombé par la facture énergétique, a enregistré en 2021 un déficit commercial historique, à – 84,7 milliards d’euros. Les exportations sont néanmoins en nette reprise.
Le solde des échanges de biens s’est creusé de 20 milliards d’euros (Md EUR) entre 2020 et 2021, passant de – 64,7 Md EUR à – 84,7 Md EUR, selon les données publiées par les Douanes le 8 février.
La flambée des prix de l’énergie a eu un impact non négligeable. « Concernant la balance des biens, la dégradation est essentiellement due à l’alourdissement de la facture énergétique de 17,9 milliards d’euros », a pointé Franck Riester, ministre délégué en charge du Commerce extérieur, lors de la présentation de ces chiffres.
Elle reste cependant légèrement inférieure à son niveau d’avant crise (97 % du niveau de 2019) et le déficit se dégrade moins hors énergie et matériel militaire, à 64,8 Md EUR. Sur l’ensemble de l’année, les importations de biens, en hausse de 19 %, ont atteint 585,6 Md EUR et les exportations 500,9 Md EUR (+17 %).
La balance des services à nouveau excédentaire
Quelques bonnes nouvelles toutefois. Au second semestre, les exportations ont dépassé leur niveau de 2019. En particulier dans les secteurs de la chimie, des parfums et cosmétiques (111 % de leur niveau de 2019), du luxe (105 %), de l’agroalimentaire (109 %) et du textile (109 %).
Deux piliers traditionnels du commerce extérieur tricolore n’ont en revanche pas encore retrouvé leur dynamisme : l’automobile (90 % de leur niveau de 2019) et l’aéronautique (57 %).
« L’Union européenne a été le meilleur rempart contre la crise et le meilleur relais de croissance », a souligné le ministre. Par destination, les exportations de biens vers l’UE, en hausse de 18 %, sont en effet les seules à avoir retrouvé leur niveau de 2019.
Du côté des services, malgré un secteur touristique toujours amorphe, la balance des services a enregistré a enregistré un excédent record de 36,2 Md EUR. Une bonne performance essentiellement imputable aux services de transports, en excédent pour la première fois depuis 2004, à +14,2 Md EUR.
Autre bonne nouvelle, et signe que les entreprises françaises implantées à l’étranger se portent bien : la balance des revenus, qui s’était fortement dégradée en 2020, connaît une amélioration inédite, passant de – 0,3 Md en 2020 à +10,9 Md EUR.
Sophie Creusillet