Anne Lauvergeon, présidente du directoire d´Areva, a estimé, lors de la présentation des résultats du groupe hier 25 février, que le nucléaire traversera sans grands dommages la crise actuelle.
Alors que 80% du chiffre d´affaires (13,2 milliards d´euros) est lié au nucléaire, Anne Lauvergeon a précisé qu´«aucune centrale ne s´arrêtera du fait de la crise, et que 80% de l´activité nucléaire sont récurrents». Elle a ajouté que «le modèle intégré d´Areva gagne des parts de marché, comme en témoigne son carnet de commandes de 48,2 milliards d´euros ».
Dix électriciens étrangers ont déjà choisi le réacteur EPR. Mais, le calendrier n´est pas respecté concernant le seul en construction hors de l´Hexagone, en Finlande (Olkiluoto 3), si on met à part le cas chinois qui n´en est qu´au terrassement. Bien que le génie civil soit achevé à 60%, Areva avance que le coût estimé à la fin du chantier sera de 1,7 milliard d´euros dont 749 millions provisionnés en 2008. Selon Anne Lauvergeon, «les allégations exposées dans la réclamation de TVO sont dénuées de fondement et sans valeur au regard du contrat et du droit finlandais». Un arbitrage départagera les deux points de vue.
Quant à l´ex-partenaire Siemens, Anne Lauvergeon a estimé que « sa position de minoritaire dans les seuls réacteurs ne lui convenait plus » et que « cette décision permettra d´importantes économies». Reste à négocier le fait que Siemens soit engagé par contrat à ne pas concurrencer Areva dans le nucléaire pendant huit ans…
Pour financer un programme d´investissements de 2,7 milliards d´euros cette année, la présidente d´Areva a quand même plusieurs défis à relever : faire 500 millions d‘économies, continuer à céder des actifs, trouver des partenaires minoritaires y compris dans des projets importants, et obtenir que le soutien de l´Etat français se fasse sous forme d´une augmentation de capital.
Jean-François Tournoud