Malgré l’émotion suscitée dans
les rangs français lors de la dernière édition en 2011 du célèbre Salon
international de l’alimentation à Cologne, l’Anuga, l’organisateur Koeln Messe
confirme. Pas de foie gras dans sa manifestation, qui se tiendra cette année du
9 au 13 octobre… Tout au moins pas officiellement.
Explication. Pour
satisfaire les associations de protection des animaux, un lobby très puissant
en Allemagne, qui jugent intolérable la pratique du gavage, Koeln Messe ne
laisse pas d’autre choix aux exportateurs français de foie gras que de
s’inscrire dans la catégorie « pâté ». Ce qui ne les empêche
évidemment pas d’en vendre en sous-main, en fonction de la demande des
visiteurs du salon.
Alexander Rau droit dans ses bottes sur le foie gras…et le porc allemand
Côté français, on accepte mal
qu’un produit emblématique de la gastronomie française, classée au patrimoine
culturel immatériel de l’Unesco depuis 2010, ne bénéficie pas dans les profils
d’inscription au salon d’une catégorie propre, c’est-à-dire « foie
gras », et soit assimilé à un simple « pâté ». Lors d’un
déjeuner de presse, qui s’est déroulé à Paris, le 11 mai, en présence du
nouveau directeur de l’Anuga, Alexander Rau, la représentante de Sopexa, qui
monte la participation collective française dans ce salon, a déploré cette situation.
Affichant à ce moment là un sourire de circonstance, Alexander Rau est resté droit
dans ses bottes, en maintenant qu’il n’était pas dans ses projets de modifier
les nomenclatures d’inscription des exposants au salon.
En revanche, quand la Lettre
confidentielle (LC) a interrogé – à deux reprises – le sympathique directeur de
la Fédération allemande des industries de l’alimentation et des boissons (bve)
– au demeurant francophone – Olivier Kölsch, sur l’avenir de la filière
allemande de la viande porcine actuellement sur la sellette pour ses pratiques peu orthodoxes, celui-ci a esquivé, en évoquant le goût plus
prononcé du consommateur en Allemagne et à l’étranger pour une viande de
qualité. Il n’a ainsi pas voulu répondre aux accusations qui pleuvent
outre-Rhin à l’encontre de cette filière, selon lesquelles elle ne respecterait pas le bien
être animal et, de surcroît, emploierait des travailleurs d’Europe centrale à très bas salaires. En aparté, a-t-il glissé à la LC à la fin de la réunion de Paris,
« je préfère laisser la réponse à cette question de caractère politique au
syndicat allemand de cette profession ».
François Pargny