Considéré comme le plus ouvert et le
plus accessible d’Amérique latine, le marché mexicain, offre de nombreuses opportunités
commerciales et partenariales aux entreprises françaises.
Premier secteur incontournable, l’aéronautique.
L’équipementier aéronautique français Safran en est la preuve. Avec dix usines
dans quatre Etats du Mexique, ce pays est son troisième lieu d’implantation
(après la France
et les Etats-Unis) où elle est présente depuis dix ans. « Nos usines ne sont pas des « maquiladoras », mais
des modèles de management mexicain », assure Jean-Paul Hertemann, P-dg
du groupe, lors d’une conférence organisée par Ubifrance à Paris. « Les retours sur investissement sont rapides
et nous essayons d’amener des PME françaises dans notre sillage »,
poursuit-il. De nombreux clusters aéronautiques essaiment dans le pays. « Une université nationale du secteur a même
été créée à Querétaro avec un campus franco-mexicain », souligne
Miguel Aleman Velasco, président du conseil de la compagnie aérienne mexicaine
Aerolinea Interjet.
S’installer sur place présente beaucoup d’atouts pour une
entreprise comme Safran. « La
présence des fournisseurs est avantageuse et cela renforce l’intimité. (…) De
plus, prendre pied au Mexique pour les PME françaises c’est s’approcher du
marché nord-américain et augmenter son activité en trouvant de nouveaux
clients. » Un groupe comme Safran a besoin d’entreprises françaises
pour assurer son offre. « Dans la
mécanique par exemple, l’usinage ou la chaudronnerie, selon l’évolution de nos
activités », explique Xavier Dessemond, vice-président Purchaising.
Les conseils de Safran avant de s’implanter : il faut
maitriser le risque en identifiant des partenaires sérieux ; investir
progressivement et sous-traiter l’administratif au début. « Surtout ne pas se baser sur un seul client
mais au moins trois. Il y a beaucoup d’acteurs américains présents. Aller au
Mexique est plus compliqué que d’aller au Maghreb, la PME doit avoir une maturité et
taille critique», insiste Xavier Dessemond. Il est fondamental de
diversifier ses donneurs d’ordre selon les Etats pour minimiser les risques
d’approche d’un marché aussi lointain.
L’autre conseil est de prendre appui sur les grands groupes
déjà implantés sur place grâce au portage.
L’entreprise Aria Technologies, qui réalise de la simulation
numérique de la qualité environnementale de l’air, a bénéficié de ce programme
et d’un Volontaire international en entreprise (VIE). Grace à GDF Suez, la PME est venue travailler sur
des problèmes autour des stations d’épuration mexicaines, et cela a fonctionné.
« Sans GDF nous aurions eu du mal.
On a fait l’expérience d’aller seuls installer une filiale au Brésil. Cela a
marché mais nous avons beaucoup transpiré seuls ! », témoigne
Jacques Moussafir, P-dg d’Aria Technologies. « Etre accompagné par un tel groupe, c’est être accueilli, conseillé,
parrainé et même hébergé. Couplé avec le VIE, cela a été très efficace pour
prospecter sur le marché », conclut-il.
Autres secteurs d’opportunités : les transports,
l’automobile, les TIC, la santé, l’énergie ou l’agroalimentaire. « La France n’est que le 5ème partenaire
commercial européen du Mexique, c’est insuffisant. Les Allemands y vendent cinq
fois plus que nous ! Les PME ne doivent pas oublier le Mexique et partir
par vague au Maghreb ou vers les BRIC ! », affirme Nasser El
Mamoune, directeur de la
Mission économique Ubifrance au Mexique. D’autant plus que ce
géant dispose d’une main d’œuvre qualifiée et formée, avec de bons ingénieurs,
selon Alfred Rodriguez, président de la Chambre franco-mexicaine de commerce et
d’industrie (CCEF). Sans oublier que « ce sont des latins, avec qui il est facile de négocier ; le contact est bien meilleur qu’en Asie, par
exemple », assure-t-il.
Alix Cauchoix
MOCI Pratique :
Chambre franco-mexicaine de commerce et d’industrie, www.franciamexico.com/, tél. : +52 (55) 52 72 09 60
Valeria Valdez, Service International [email protected]
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