La China Securities Regulatory Commission (CSRC), l’équivalent
de l’Autorité de régulation des marchés, multiplie les annonces de réforme du
secteur financier depuis l’automne dernier. Avec un objectif : attirer les
investisseurs étrangers.
Au total, ce ne sont pas moins de 50 réformes et annonces
qui ont vu le jour depuis l’entrée en fonction de Guo Shunqing au poste de
président de la CSRC, en octobre dernier. La plus emblématique est sans doute l’élargissement
du programme QFII (Qualified Doreign Institutional Investor), qui permet aux
investisseurs étrangers d’acheter des actions cotées aux bourses de Shanghai et
Shenzhen. Les quotas de QFII ont été étendus à 80 milliards de dollars contre 30
aujourd’hui et un assouplissement des critères d’obtention d’une licence de
QFII est également à l’ordre du jour.
En outre, les frais de transactions vont baisser de 25 % à
compter du 1er juin. Ils s’élèveront à 0,0087 % du volume des
transactions sur les deux places boursières, contre 0,011 % auparavant pour la Bourse de Shanghai et 0,0122 % pour celle de Shenzhen. Autre signe d’une volonté d’attirer les
investisseurs étrangers : le seuil de détention de la part de capital dans
les sociétés de courtage domestique est récemment passé de 33 % à 49 %. Ce qui
constitue une avancée de taille ce secteur, considéré comme stratégique, n’ayant
connu aucune évolution depuis 2007.
Si la Chine tient à attirer les investisseurs étrangers sur
son marché boursier, elle se pique également d’innovation financière. Pour
preuve, la décision, au mois de mars, de permettre aux fonds de pension de la
province du Guangdong d’investir une partie de ses 441 milliards de yuans d’encours
sur les marchés boursiers, des placements jusqu’alors interdits en raison d’une
trop grande volatilité. Ce test, s’il s’avère concluant, pourrait être
généralisé aux autres provinces chinoises.
En petite forme (la Bourse de Shanghai a perdu 17 % en
2011), les places boursières chinoises ont besoin de se rendre plus attractives
auprès des investisseurs étrangers. Et les entreprises chinoises, qui s’inquiètent
de la faible croissance de la zone euro, ont besoin de liquidités pour
développer leurs projets.
Sophie Creusillet
Pour en savoir plus :
Lire :
La fiche pays sur la Chine