Par la voix de Benita Ferrero-Waldner Bruxelles a dévoilé, mardi 20 mai, sa vision de l´Union pour la Méditerranée (UPM). La Commissaire européenne chargée des Relations extérieures a présenté, devant le Parlement, un projet bien moins ambitieux que celui esquissé par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne électorale en 2007.
La Commission souhaite, entre autres, que la nouvelle structure -qui doit naître à Paris le 13 juillet prochain- réunisse 44 membres : Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Lybie, Egypte, Jordanie, les Territoires palestiniens, Israël, Liban, Syrie, Turquie, Albanie, les 27 Etats membres de l´Union européenne (UE) ainsi que Croatie, Bosnie, Monténégro et Monaco. Le président français ne voyait lui ce club qu’avec les dix pays riverains de la Mare Nostrum…
En mars dernier, la diplomatie hexagonale avait déjà dû accepter que le projet UPM soit réintégré dans le cadre du processus de Barcelone (entériné en 1995 pour déjà établir un partenariat global euro-méditerranéen). D´ailleurs la Commission a intitulé son programme : « Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée ».
Quel pilotage?
En outre, Bruxelles suggère que l´UPM soit co-présidée par le futur président du Conseil de l´UE (poste à créer pour l´entrée en vigueur du traité de Lisbonne, janvier 2009 en théorie) et un représentant des pays du Sud de la Méditerranée. Autre déception pour Nicolas Sarkozy, qui souhaite assurer deux ans de co-présidence de l´UPM. Il se contentera a priori de 6 mois d’intérim (durant la présidence française de l´UE, dès juillet prochain).
Autre point sujet à débat : le financement de la nouvelle organisation. Bruxelles n´entend pas puiser dans le budget de l´UE pour l’entretenir. Mais compte sur « la mobilisation de fonds supplémentaires autres que les habituelles dotations budgétaires actuelles [venant] du secteur privé, des institutions financières internationales, de la coopération bilatérale et de contributions des Etats membres de l´UE et des partenaires méditerranéens ».
L´Elysée a accusé réception mardi des propositions de Bruxelles avec un enthousiasme modéré, en annonçant « un examen approfondi du contenu (…) notamment sur la gouvernance proposée ».