A l’approche du référendum en Crimée du 16 mars sur le rattachement à la Russie, organisé sous le contrôle total des Russes, l’inquiétude monte dans les milieux économiques français implantés en Russie avec la perspectives du déclenchement de l’arsenal de sanctions économiques annoncé par l’Union européenne, de concert avec les Etats-Unis.
La Chambre de commerce franco-russe (CCIFR), qui n’avait pas jusqu’à présent communiqué ouvertement sur le sujet auprès de la presse, a publié un communiqué signé de son président, Emmanuel Quidet, également président d’Ernst & Young dans ce pays, explicite sur ces inquiétudes, appelant de ses vœux à la mise en place de « solutions raisonnables » dans le cadre d’un dialogue « constructif » : « Bien évidemment, les sociétés membres de la CCIFR sont à l’heure actuelle extrêmement préoccupées par les événements se déroulant en Ukraine, ainsi que par la menace de l’introduction de sanctions économiques qui s’avèreraient destructrices pour les économies française et russe » indique le texte.
La CCIR rappelle que la France est le troisième investisseurs direct étranger en Russie et que les sociétés russes sont aussi des investisseurs et partenaires commerciaux de la France : « 1 200 sociétés françaises travaillent en Russie, et plus de 6 000 entreprises travaillent au total avec la Russie (en prenant en compte les importations et exportations entre les deux pays) ».
L’an dernier, les exportations françaises en Russie, qui connaissent une évolution en dents de scie, ont baissé de plus de 15 %, selon les statistiques des douanes françaises compilées par la base de données GTA de GTIS. Mais ils ont atteint 7,684 milliards d’euros, faisant de ce pays le dixième client de l’Hexagone dans le monde. Ses échanges sont toutefois déficitaires, avec – 2,9 milliards d’euros, malgré une réduction progressive des approvisionnements en gaz russe ces dernières années.
Indiquant avoir été rassuré « par l’intervention récente du président François Hollande, au cours de laquelle il a indiqué qu’en dépit du contexte politique difficile, la coopération économique se développe en suivant la logiquedu marché et l’intérêt mutuel », le communiqué indique que la CCIFR « continue actuellement à porter l’ensemble des projets prévus à l’agenda ».
C. G.