« A Kiev, la crise financière domine l´actualité ». Pour Dominique Menu, vice-président à l´Association de la communauté française d´affaires en Ukraine (Acfau), « la cause en est l´absence d´Etat ».
Les querelles politiques ont des répercussions néfastes sur l´économie. Certains observateurs soupçonnent ainsi le président Ioutchenko d´avoir diffusé des informations alarmantes sur plusieurs banques pour discréditer le Premier ministre Timochenko.
Mais surtout quand à la mi-octobre, Kiev a fait appel au Fonds monétaire international (FMI), l´accord signé prévoyait une recapitalisation des banques. Les divergences entre le FMI et le gouvernement Timochenko sont profondes et, en particulier, « depuis trois mois, les banques, faute de recapitalisation, sont obligées de redimensionner leurs bilans », expliquait, le 7 mai à Paris, aux membres du Club de Kiev, Dominique Menu, également responsable du bureau de représentation de BNP Paribas en Ukraine.
A MOCI News, qui était le seul support de presse à participer à la réunion, le président de l´Acfau a précisé que « des chaînes de supermarchés ne sont plus alimentées, parce qu´elles ne peuvent plus payer leurs fournisseurs », et « que des patrons de PME décident du jour au lendemain de ne plus payer leurs dettes pour constituer des matelas utiles en cas de reprise de concurrents ».
Le FMI a annoncé, le 8 mai, le versement d’une tranche de 2,8 milliards de dollars. « Tout va dépendre maintenant de la capacité de la communauté internationale à imposer des réformes », selon Dominique Menu, qui « prévoit encore cinq années difficiles ». La mise en place d´un « tuteur international, d´un arbitre ou trésorier payeur général », serait, selon lui, envisagée.
L´instabilité politique risque, toutefois, de perdurer, à l´approche des élections présidentielles, annoncées le 25 octobre.
François Pargny