La plus grande économie d´Amérique latine pourrait repartir plus tôt que prévu selon une étude publiée hier par l´Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE). Pour les analystes de l´OCDE « une reprise s´enclenche, qui devrait s´affirmer vers la fin de l´année dans le second semestre 2009 et en 2010 ».
Durement frappé par la crise financière et économique, le Brésil a bien résisté. Certes, l´offre de crédits étrangers aux entreprises brésiliennes, en particulier à celles qui exportent, a considérablement baissé et la demande d´exportations brésiliennes a faibli, mais « ces tensions étaient nettement plus modérées que celles qu´ont connues les autres grandes économies de marché émergentes » souligne l´étude de l´OCDE.
La probable reprise de l´économie brésilienne tient à trois facteurs. Premièrement, le Brésil bénéficie aujourd´hui de la mise en flottement du real, mis en place il y a une dizaine d´années. Le ciblage de l´inflation, un taux de change flottant et une gestion prudente de la dette publique ont permis une meilleure résistance aux chocs externes.
Deuxième facteur : le plan de relance brésilien. Le Brésil a en effet fait le choix de miser sur une relance par la consommation afin de substituer aux revenus des exportations, ceux du marché intérieur. Dans ce pays de 190 millions d´habitants, la stimulation du marché intérieur demeure primordiale pour relancer la croissance.
Troisième facteur expliquant la bonne santé relative du Brésil : la solidité de son secteur bancaire. Selon l´étude de l´OCDE : « la performance relativement satisfaisante du Brésil en dépit de la crise s´explique par le fait que le secteur bancaire se porte bien et que les entreprises non financières et les ménages ne souffrent pas de problèmes de bilans qui sont au cœur même des difficultés financières dans d´autres pays ».
L´OCDE table sur une baisse du PIB de l´ordre de 0,8 % en 2009 et une hausse de 4 % en 2010. Soit des prévisions encore plus optimistes que celles du gouvernement brésilien qui compte sur un PIB en hausse de 2,5 % à 3,5 % en 2010.
Sophie Creusillet