Le cliché de la Chine « atelier du monde », grande productrice de produits bas de gamme et de contrefaçons, embauchant une main d´œuvre aussi inépuisable que bon marché, en prend un sérieux coup. Selon une étude menée par Thomas Reuters (voir le PDF en fin d’article), le nombre de brevets chinois dépassera celui des brevets japonais et américains avant la fin 2011. Signe de la montée en puissance de la Chine dans le domaine de l´innovation.
Selon les analystes de Thomas Reuters, cette montée en puissance est la conséquence logique d´une évolution antérieure : « Les incitations du gouvernement, les réductions fiscales pour la recherche et le développement, et les types de brevets uniques contribuent à propulser la Chine vers la première place du classement », avance l´étude. Les brevets dits « uniques » ou « d´utilité » sont des brevets plus souples, offrant une protection de 10 ans au lieu de 20. Ils concernent 50 %
Cette politique volontariste s´est avérée payante : entre 2003 et 2009, le nombre de premières demandes de brevets a augmenté de 26,1 % en moyenne annuelle. A titre de comparaison, ces mêmes demandes n´ont augmenté que de 5,5 % aux Etats-Unis sur la même période.
En outre, la Chine étend sa protection de la propriété intellectuelle à l´étranger. Entre 2007 et 2008, le taux de croissance des dépôts de brevets chinois a atteint 33 % en Europe et 16 % au Japon. Autre évolution notable : alors que le nombre de brevets dans les secteurs de l´agriculture et de l´agroalimentaire augmente lentement, ceux concernant les high tech ont enregistré une croissance fulgurante au cours des dix dernières années, souligne l´étude. C´est donc bien l´innovation qui dope les brevets chinois.
Sophie Creusillet