Guido Mantega, le ministre des Finances du nouveau gouvernement brésilien a annoncé le 4 janvier lors d´une conférence de presse un paquet de mesures visant à lutter contre la forte appréciation du real, la devise nationale, face au dollar. Au programme : fiscalité et droits de douanes mais pas de nouvelles taxes sur les investissements étrangers.
Le gouvernement du président Luiz Inácio Lula da Silva, le prédécesseur de Dilma Roussef, avait joué de cette arme pour, d´une part, endiguer le flot de capitaux étrangers vers les marchés obligataires et boursiers locaux, et, d´autre part, freiner la hausse du real, qui s´est apprécié de 39 % face au dollar depuis fin 2008. En octobre 2009, le Brésil avait mis en place une taxe générale sur les flux d´investissements (IOF), fixée à 2 %. En 2010, le gouvernement de Lula, dont Guido Mantega était déjà le ministre des Finances, l´a portée à 6%.
Pas de nouvelle augmentation de cette taxe donc, mais des mesures, non détaillées, visant à soutenir les exportateurs brésiliens fortement handicapés par la force du real. Des rabais fiscaux sont prévus, ainsi que des mesures visant à parer la « concurrence déloyale » des partenaires commerciaux du Brésil. Guido Mantega, au cours de cette conférence de presse, a d´ailleurs beaucoup insisté sur l´importance de conserver de bonnes performances à l´export.
« Nous allons être très rigoureux avec le commerce, a-t-il déclaré. Nous avons terminé l´année 2010 avec un excédent commercial de 21 milliards de dollars et nous allons travailler à ce qu´il dépasse en 2011 les estimations des spécialistes, qui s´établissent à 8 milliards de dollars. Nous voulons conserver un excédent supérieur à 20 milliards de dollars ».
Si cette annonce a eu pour effet de faire baisser légèrement le cours du real (il a atteint dans la journée de lundi 1,65 real pour un dollar, contre 1,664 mardi), elle n´en demeure pas moins floue, Guido Mantega ayant refusé de donner plus de précisions sur le contenu de ces mesures et la date de leur mise en place.
« Quand le dollar atteindra un certain niveau, nous prendrons des mesures », a-t-il déclaré. Selon les experts, le point de résistance se situe à 1,65 réal, seuil à partir duquel le gouvernement devrait activer ces mesures.
Sophie Creusillet