En visite officielle au Japon du 2 au 5 mars, le secrétaire d´Etat au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, a réclamé aux autorités de l´Archipel une plus grande ouverture de leur marché. La France ne se situe qu’au 16ème rang des pays fournisseurs du Japon, loin derrière la Chine, les Etats-Unis et l’Australie.
« Il serait bien que les Japonais puissent avoir accès aux produits français, j´aimerais bien qu´on puisse vendre du bœuf français au Japon, (…) du jambon, du saucisson, pour l´instant c´est très difficile, parfois impossible, à cause de barrières tarifaires et non tarifaires », a déclaré Pierre Lellouche lors d´un discours à l´ambassade de France à Tokyo, vendredi 4 mars. Le ministre s’est étonné du fait que les Danois exportent au Japon 100 000 tonnes par an de viande de porc et les Français 7 000 tonnes. « J´aimerais qu´on m´explique en quoi les Danois sont plus malins que les Français. Ils sont organisés, c´est tout », a t-il déclaré.
Alors que les autorités américaines ont à nouveau autorisé les importations de bœuf français en 2006, le Japon n´a toujours pas levé son embargo. Et ce « malgré les nombreux rapports remis aux services japonais compétents et les évaluations menées depuis maintenant cinq ans », précise un communiqué du ministère de l´Economie et des Finances résumant les priorités du commerce français au Japon. Au nombre de trois, elles concernent, outre la reprise des achats de viande bovine française, « la simplification et l´accélération des procédures d´autorisation de mise sur le marché de nombreux produits comme les additifs alimentaires ou les produits pharmaceutiques » ainsi qu´une « réciprocité dans l´accès aux marchés publics ».
Une réciprocité à laquelle le France conditionne d´ailleurs son soutien au lancement des négociations sur un accord de libre-échange avec l´Union européenne, en mai prochain. Alors que les entreprises ferroviaires japonaises « sont autorisées à concourir sur le marché public européen, la réciproque est aujourd´hui rendue impossible par les normes japonaises », souligne le communiqué de Bercy.
En 2010, la France se situait seulement au 16ème rang des pays fournisseurs du Japon avec un montant total de 7,8 milliards d’euros de marchandises exportées vers ce pays, soit 1,5 % des parts du marché, selon les statistiques de GTA-GTIS. Les importations totales du Japon ont atteint 523 milliards d’euros en 2010 avec pour premiers pays fournisseurs la Chine (116 milliards d’euros, 22% de parts de marché), les Etats-Unis (50 milliards d’euros, 10% de parts de marché) et l’Australie (34 milliards d’euros, 6% de parts de marché). L’Allemagne s’est située pour sa part au 12ème rang des pays fournisseurs avec des exportations vers le Japon atteignant presque le double de celles de la France (14, 5 milliards d’euros, soit 2,8% de parts de marché).
Sophie Creusillet