Bien que la
Nouvelle-Zélande ait développé ses échanges avec la Chine et profité de la
hausse des cours des denrées alimentaires, son économie marque le pas, d’après
la dernière étude économique sur ce pays d’Océanie, réalisée en avril par
l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La Chine, qui est à la fois son deuxième fournisseur et client, achète
notamment des produits laitiers et du bois. De son côté,
l’Australie, premier fournisseur et client de la Nouvelle-Zélande, importe de
ce pays des produits dérivés du pétrole.
D’après la société GTA-GTIS,
l’an dernier, les exportations de la Nouvelle-Zélande vers la Chine ont bondi
de plus de 60 % en un an, s’élevant ainsi à 2,5 milliards d’euros, soit près de
la moitié du montant global de ses ventes à l’Australie (5,5 milliards). Côté
importations, la Nouvelle-Zélande a acheté pour 3,5 milliards d’euros en provenance de
Chine, ce qui représente une augmentation annuelle de 32,3 %, et pour 4
milliards en provenance d’Australie.
Certes, la
tenue de la Coupe du monde de rugby en Nouvelle-Zélande va bénéficier à
l’économie locale, mais ce « coup de fouet » sera
« temporaire », juge l’OCDE. L’institution internationale estime que
ce pays va encore souffrir des
conséquences des séismes qui ont frappé les régions de Canterbury et
Christchurch. Et surtout elle exhorte Wellington à entamer toute une série de
réformes structurelles pour favoriser l’action publique (assainissement
budgétaire) et l’investissement privé.
« La
participation publique dans des entreprises commerciales a augmenté au cours de
la dernière décennie, ce qui a probablement freiné la productivité globale en
réduisant les pressions concurrentielles et la prise de risque, tout en
décourageant l’IDE (investissement direct étranger) », regrette l’OCDE. Et
l’organisation internationale de poursuivre : « si le gouvernement
met à exécution son intention de privatiser partiellement les producteurs
d’électricité contrôlés par l’État, l’entrepreneuriat, la gouvernance
d’entreprise et la transparence du marché y gagneraient, mais il faudra
s’acheminer vers une privatisation intégrale si l’on veut optimiser les gains
de productivité ».
Concernant
les IDE, « une plus grande transparence est nécessaire, notamment par la
suppression des pouvoirs de véto détenus par les ministères, afin de ne pas
décourager l’investissement étranger susceptible d’accroître la productivité
globale », affirme encore l’OCDE. Enfin, l’institution internationale
encourage la Nouvelle-Zélande à parfaire sa bonne image en matière d’environnement.
Son tourisme est axé sur la nature et son agriculture, bien que non
subventionnée, est propre et performante. La Nouvelle-Zélande est ainsi le
premier exportateur mondial de produits laitiers. Elle possède donc tous les
atouts pour renforcer son engagement dans une croissance verte.
François Pargny