Le gouvernement algérien met la main à la poche pour calmer la grogne sociale. En dehors de l’important train de réformes politiques (constitution, code électoral, loi sur les media, etc…) annoncée par le président algérien Abdelaziz Bouteflika lors du conseil des ministres du 2 mai, ce dernier a en effet été marqué, au plan économique, par l’adoption d’une loi de finance complémentaire pour l’exercice 2011. Celle-ci prévoit une augmentation de 25 % des dépenses publiques, avec +1657 milliards de dinars, soit 15,7 milliards d’euros* supplémentaires, portant le total des dépenses 2011 à 8275 milliards de dinars (78,6 milliards d’euros).
Celle-ci concrétise les promesses faites par le gouvernement en février dernier, dans le contexte d’une forte contestation sociale, de « préserver le pouvoir d’achat des citoyen », de soutenir l’emploi des jeunes et de « promouvoir davantage le développement de l’outil économique productif ». Selon le communiqué officiel du Conseil des ministres, les principales dépenses supplémentaires sont réparties comme suit :
-400 milliards de dinars pour les régimes indemnitaires des fonctionnaires,
-178 milliards de subventions supplémentaires aux denrées de base (blé, lait, huile, sucre) portant le total de l’enveloppe affectée à ce secteur à 271 milliards en 2011
-139 milliards pour des actions orientées sur l’emploi des jeunes
-897 milliards pour la construction de logements
– 67 milliards de complément de crédits aux secteurs de l’hydraulique, des travaux publics, du rail, notamment.
La loi de finance complémentaire comporte également de nouvelles mesures d’incitation aux entrepreneurs, dont la hausse de 5 à 10 milliards du plafond d’éligibilité à l’impôt forfaitaire unique et le dégrèvement de charges sociales dans les wilayas du Nord (80 %) et des Hauts plateaux (90 %).
* 1 dinar = 0,0095 euro au 4 mai 2011