Une fois n’est pas coutume, nous proposons des citations d’intervenants lors du colloque annuel sur le risque pays de Coface, tenu le 27 janvier à Paris.
Nathalie Kestener, dirigeante de Restagraf : « Il faudrait une harmonisation des délais de paiement en Europe car les entreprises qui vont en Italie pour avoir des délais de paiement plus longs, c’est insupportable !»
Nathalie Kestener est précisément directeur de la division équipementiers automobiles & industries et de la division achats de Restagraf, une PMI familiale française spécialisée dans la fixation automobile et directeur de Restagraf med sa filiale marocaine, basée à Tanger.
Clara Gaymard, P-dg de General Electric France : « La France est le deuxième pays au monde sur le digital, après les États-Unis, mais on ne valorise pas assez nos entreprises, qu’elles soient petites ou grandes. La révolution digitale a pour moi commencé il y a 20 ans et l’industrie sera à 50-60 % digitalisée dans 30 à 40 ans. Et si nous ne faisons pas cette transformation, alors d’autres, comme Google, le feront ».
Yves Zlotowski, chef économiste de Coface : « Au Japon, les entreprises se sont parfaitement adaptées à la stagnation de l’économie. Elles ont bien profité des Abemonics et le nombre de défaillances des sociétés est tombé à moins de 9 800 l’an dernier, alors qu’il atteignait le chiffre de 16 160 par an entre 1993 et 2005. Seul bémol, les salaires n’en bénéficient pas ».
Stéphanie Balme, chercheur et professeur à Sciences Po : « En Chine, il y une volonté politique de lutter contre la corruption pour renforcer le pouvoir. Et ce sera durable. Ce qui est très particulier, c’est que ce combat est mené à la fois contre les « tigres », c’est-à-dire les grands leaders du parti ou de l’armée, que contre les mouches, c’est-à-dire les fonctionnaires. La violence de cette lutte est sans précédent. Outre la volonté du président Xi Jinping de s’imposer, c’est aussi que la Chine a un grand parti, mais aussi un État faible, notamment vis-à-vis des régions. Donc, il faut consolider le parti pour que l’État puisse faire fonctionner ce qu’il faut pour résoudre les grands problèmes du futur, comme le vieillissement. C’est pourquoi Pékin, notamment, a lancé une vaste réforme de la justice dans un pays doté du plus grand système judiciaire. Il y a une recentralisation de l’appareil judiciaire, alors que les juges sont nommés par les instances locales. Cela va contre la démocratie ».
Philippe Pégorier, président de l’Association des entreprises européennes (AEB) en Russie : « Nous sommes opposés aux sanctions occidentales, qui sont un échec total. La guerre continue et elles créent une fenêtre d’ouverture pour nos concurrents indiens, brésiliens ou turcs. La Russie a toujours été un partenaire fiable, alors que l’Ukraine pompe les tubes, et son gaz est un des moins chers du monde ».