La nouvelle Commission européenne entrera donc bien en fonction ce 1er novembre, comme prévu. Jean-Claude Juncker s’est plutôt bien sorti de l’étape délicate de la formation de la nouvelle Commission qu’il préside : les chefs d’États européens, réunis à Bruxelles le 23 et 24 octobre, ont formellement approuvé la composition de l’institution, après le vote à une forte majorité des eurodéputés – 479 voix pour, 209 voix contre, dont celles des députés verts européens.
Un succès inespéré alors qu’une valse de portefeuilles et de commissaires, au fil des auditions parlementaires, avait laissé planer le doute sur un possible retard. Suite aux auditions parlementaires, l’éviction de l’ex-Première ministre slovène, Alenka Bratušek, avait, en effet, entrainé une redéfinition des postes. Son portefeuille, la vice-présidence de l’Énergie, est revenu au commissaire désigné, Maros Sefcovic.
La nouvelle commissaire slovène – Violeta Bulc – a hérité, pour sa part, du portefeuille des Transports, amputé du Spatial qui a été transmis à la commissaire polonaise au Marché intérieur, Elzbieta Bienkowska, dont l’agenda est décidément très chargé.
Des clarifications ont aussi été apportées au portefeuille du Commerce. La nouvelle commissaire, Cécilia Malmström, devra ainsi résoudre avec Frans Timmermans, vice-président en charge des Droits fondamentaux, l’épineuse question de l’introduction de la clause d’arbitrage dans le traité transatlantique -le fameux mécanisme « ISDS ». Son portefeuille devient ainsi l’un des plus chapeautés de la Commission Juncker…
Mais des considérations très partisanes sèment toujours le doute. Le commissaire français chargé de l’Économie, Pierre Moscovici, n’a toujours pas démissionné officiellement de son poste de député français du Doubs. Et il n’a plus que quelques jours pour le faire… Se joue ainsi en coulisse la perte de la majorité absolue du parti socialiste au Palais Bourbon à Paris. Un enjeu très national qui pourrait bien exaspérer le président Juncker, qui avait défendu jusqu’au bout le choix de l’ex-ministre français à l’Économie et des finances.
Loreline Merelle, à Bruxelles