Décidément, c’est la saison de l’installation des nouveaux conseils d’administration pour les agences publiques de l’écosystème Commerce extérieur/Diplomatie économique nées début 2015. Créée pratiquement au même moment que Business France, qui a installé le 7 juillet ses administrateurs*, mais fruit de la fusion de quelque six opérateurs publics éparpillés entre différents ministères, l’établissement public à caractère industriel et commercial Expertise France vient également de tenir son tout premier conseil d’administration, le 6 juillet, sous la présidence de Jean-Christophe Donnelier, délégué interministériel à la coopération technique internationale. Sa composition est, toutefois, beaucoup plus aux couleurs de l’État.
Bras armé de l’État pour promouvoir l’expertise et l’assistance techniques publiques françaises à l’international et prendre sa part dans une diplomatie économique et une stratégie d’influence plus actives dans ces domaines**, Expertise France dispose d’un conseil d’administration de 23 membres issus du parlement, de 6 ministères, d’organismes publics mais dont seulement 3 personnes qualifiées sont issues du secteur professionnel ou privé (contre 6 pour Business France) : Olivier Lafourcade, président du Fonds Investisseurs & Partenaires (I&P), Yves Metz, président du bureau d’études Ingerop, et Bénédicte Fauvarque-Cosson, professeur de droit privé à Panthéon-Assas (Paris I).
Le parlement est représenté par les députés François Loncle (PS, Eure) et André Schneider (les Républicains, Bas-Rhin) et les sénateurs Christophe-André Frassa (les Républicains, Français établis hors de France) et Marie-Françoise Perol-Dumont (PS, Haute Vienne).
Le ministère des Affaires étrangères et du développement international (Maedi) est représenté par deux administrateurs, Stéphane Péraud, responsable du pôle tutelle des opérateurs (DGM/DBM/DEV), et Rémy Rioux, secrétaire général adjoint en charge des Affaires économiques. Pour Bercy, Anne Laurent, sous-directrice de l’Europe et de l’international (DGE/Direction générale des entreprises) représente le ministère de l’Économie, de l’industrie et du numérique, tandis que Thomas Kurkdjian, chef du bureau des Affaires étrangères et de l’aide au développement à la direction du budget, siège pour le ministère des Finances et des comptes publics.
Le ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie est représenté par Sylvie Lemmet, sa directrice des Affaires européennes et internationales, le ministère des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes par Amélie Schmitt, son chef du bureau des Affaires internationales-santé (DAEI), et, enfin, le ministère du Travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social par Nathalie Nikitenko, déléguée aux Affaires européennes et internationales (DAEI-MASS&Travail).
Parmi les autres administrateurs d’Expertise France, figurent William Gardey, président de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), qui représente les organismes de sécurité sociale, Jean-Noël Gaultier, secrétaire du Conseil régional des Pays de la Loire et président de la commission Stratégie européenne et internationale, qui représente les collectivités territoriales, deux représentants du personnel et un contrôleur général économique et financier.
On note, enfin, la présence de Sébastien Mosneron Dupin, le directeur général de l’agence, qui a piloté sa mise en place, et deux commissaires du gouvernement, dont l’une issue du quai d’Orsay, Anne-marie Descôtes, directrice générale de la Mondialisation (DGM), et l’autre de Bercy, Sandrine Gaudin, chef du service des Affaires bilatérales et de l’internationalisation des entreprises de la direction générale du Trésor (DG Trésor).
Alors qu’Expertise France affiche une activité en hausse de 17 % par rapport à ce qu’avaient réalisé les six anciennes entités en 2014, avec 300 contrats en cours d’exécution dans les pays émergents et en développement, elle devra encore faire la preuve de sa volonté d’être aussi un outil d’influence pour les entreprises et savoir-faire français, dans le cadre de la diplomatie économique mise en œuvre depuis deux ans. Son budget primitif, adopté le 6 juillet, est de 134 millions d’euros, dont 114 issus des contrats internationaux remportés. Prochaine étape : l’installation de ses 240 agents dans un nouveau siège unique au 73, rue de Vaugirard, dans le 15ème arrondissement de Paris, prévu en août.
C.G
*Lire dans la Lettre aujourd’hui : Business France : tout ce qu’il faut savoir sur ses 22 nouveaux administrateurs
** Lire : Expertise France : les ambitions d’un nouvel outil d’influence économique pour les entreprises