La signature de l’accord de libre-échange UE / Ukraine, programmé fin novembre lors du sommet de Vilnius, «risque d’être renvoyé aux calendes grecques », pronostique un ,diplomate européen. Un retournement de dernière minute à imputer aux autorités ukrainiennes et « à sa justice sélective » , explique cette même source.
Cause de ce retournement : l’arrestation, lundi, de Serhiy Vlasenko, l’avocat qui assure la défense de Ioulia Timoshenko, toujours emprisonnée à Kiev malgré les pressions européennes. Arrêté pour avoir battu son ex-femme, Serhiy Vlasenko assure que son cas est motivé par des raisons politiques et non judiciaires. Le président Viktor Yanoukovitch ne serait pas prêt, selon lui, à signer l’accord avec l’UE. « Avec cette nouvelle affaire il sait que les Européens ne donneront pas leur feu vert, ce qui lui laisse la possibilité de remettre la responsabilité du blocage sur l’UE », explique l’avocat contacté par le site Euobserver.
Une analyse partagée par les responsables à Bruxelles. « Les 28 ministres des affaires étrangères doivent donner, le 18 novembre, leur avis sur le lancement de ces négociations. Cette arrestation, une semaine avant la décision du Conseil, n’est certainement pas une coïncidence », indique une source proche du dossier. Selon ce responsable, le clan Yanoukovitch tient à garder les coudées franches à un an des élections présidentielles et éviter ainsi toute interférence tant de Bruxelles que de Moscou.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles