Réunis en marge du sommet entre l’Union européenne (UE) et la Celac (Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes), la semaine dernière à Bruxelles*, les représentants européens et ceux du Mercosur ont affiché une volonté commune de relancer des négociations grippées depuis plusieurs années. « Les ministres ont convenu, si les conditions étaient réunies, de procéder aux échanges d’offres sur l’accès aux marchés au courant du dernier trimestre 2015 », a annoncé un communiqué commun diffusé à l’issue de la rencontre, mais passé inaperçu.
Pour évaluer ces conditions, les négociateurs devront se retrouver rapidement « et présenter leur bilan à leurs autorités respectives », peut-on lire dans le document. Depuis la reprise des pourparlers en 2010, le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay, les quatre pays membres du Mercosur, se sont plusieurs fois engagés à présenter aux Européens leurs offres d’accès aux marchés, se rétractant à la dernière minute en raison de dissensions internes au sein du bloc Mercosur.
« Pour les Brésiliens, l’Argentine est la pierre d’achoppement dans ces négociations », confie un négociateur à Bruxelles. Interrogée sur la position de Buenos Aires lors de cette rencontre ministérielle, Cecilia Malmström a confirmé l’engagement des Argentins à faciliter cet échange des offres « avant la fin de l’année », sans pouvoir donner plus de détails quant au calendrier. « Personne n’est vraiment prêt, c’est pour cette raison que nous avons décidé aujourd’hui d’intensifier nos travaux », a reconnu la commissaire au Commerce. « Nous avons des questions à régler au sein de l’UE, ils en ont également au sein de leur bloc. D’où l’importance de réunir les négociateurs techniques pour clarifier les positions, puis nous procéderons à l’échange des offres », a-t-elle ensuite précisé.
La présidente du Brésil a, quant à elle, insisté sur l’importance d’un Mercosur uni dans le contexte de ces négociations commerciales de bloc à bloc. « La croyance que le Brésil perd patience avec l’Argentine ne représentera jamais la position officielle de notre gouvernement », a averti Dilma Roussef.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
*UE/Celac : face à la Chine, les Européens veulent regagner du terrain en Amérique latine