Alors
que les négociations pour le partenariat transatlantique doivent s’ouvrir lundi 8 juillet à Washington, de plus en
plus de voix s’élèvent, côté européen, pour en suspendre le lancement. Les
dernières révélations d’espionnage de l’ancien informaticien de la NSA, Edward
Snowden, sont bien sûr à l’origine de cette nouvelle grogne européenne contre l’allié américain, particulièrement
bruyante au sein du Parlement européen, toutes familles politiques confondues.
« Comment pourrions-nous négocier si nous craignons que nos positions
aient été espionnées? », s’est indignée cette semaine Elma Brok, membre du
parti de la chancelière allemande. « Je ne vois pas comment un accord sur le commerce et
l’investissement pourrait être conclu tant que le soupçon pèsera », s’est
interrogé le Belge Guy Verhofstadt, Président du groupe des Libéraux et
Démocrates au PE. Alors que les Verts exigent que l’Europe défende désormais
son « exception démocratique », les Socialistes exigent quant à eux
la mise en place d’une commision d’enquête temporaire.
Du côté de la Commission
européenne, Viviane Reding, Commissaire à la Justice, a elle aussi défendu une position similaire :
« On ne peut pas négocier sur un grand marché transatlantique s’il y a le
moindre doute que nos partenaires ciblent des écoutes vers les bureaux des
négociateurs européens ». Silence radio,en revanche, de son président,
José Manuel Barroso, qui préfère attendre la réponse de Washington « par
les canaux diplomatiques ». « Mais il n’osera rien faire vu qu’il
vise un poste à la tête de l’ONU ou de l’OTAN », regrette un haut
fonctionnaire.
K.L, à Bruxelles