L’initiative avait été évoquée lors du dernier sommet UE-Chine en juin à Bruxelles. Elle est maintenant officielle : la Chine contribuera au plan d’investissement pour l’Europe, ou plan Juncker, doté de 315 milliards d’euros. La nouvelle a été annoncée le 28 septembre à Pékin à l’issue d’une réunion dans le cadre du dialogue économique et commercial de haut niveau entre vles deux blocs. Le montant et les détails n’ont pas encore été arrêtés.
L’exécutif européen a promis des recommandations plus précises d’ici la fin de l’année. « C’est le bon moment pour investir en Europe et je me réjouis de l’annonce faite par la Chine de son intention de contribuer au plan d’investissement; j’ai bon espoir que d’autres investisseurs institutionnels suivront », s’est félicité Jyrki Katainen, vice-président de la Commission européenne, soulignant que la Chine était le premier pays tiers à contribuer au plan Juncker, formellement lancé avant la pause estivale.
Mais les deux blocs espèrent explorer d’autres pistes pour renforcer leur coopération sur « tous les aspects de l’investissement ». Un groupe de travail conjoint a donc été lancé pour plancher sur la question. Il réunira, côté chinois, des experts du Fonds de la « route de la soie » – un fonds d’investissement doté de 40 milliards de dollars et mis en place l’an passé pour soutenir le plan de développement des infrastructures du même nom – et, côté européen, des représentants de la Commission européenne et de la Banque européenne d’investissement (BEI).
Deux autres initiatives ont également été lancées lors de cette réunion à Pékin. La première vise à accélérer la coopération en matière d’investissements dans le secteur des transports. Baptisée « plateforme de connectivité UE/Chine« , elle doit permettre d’explorer « des synergies entre nos politiques et plans d’infrastructure et d’investissement respectifs », a commenté Violeta Bulc, la commissaire européenne en charge des Transports, précisant que la plateforme visera aussi à promouvoir la coopération « dans des domaines comme, l’équipement, les technologies ou les normes techniques ». Ces synergies devront être encouragées en particulier entre d’une part le plan chinois « One belt, one road » (« une ceinture, une route ») – incluant le plan Route de la soie et le plan maritime du même nom dans les mers d’Asie du sud – et d’autre part le Réseau trans-européen de transport, un programme lancée par l’UE pour améliorer, en son sein, les connexions routières, ferroviaires et fluviales.
L’autre initiative commune vise le secteur de la 5G. Dans une déclaration conjointe signée par Günther Oettinger, commissaire en charge de l’Economie et de la société numérique, et Miao Wei, le ministre chinois de l’Industrie et des technologies de l’information, les deux parties s’engagent à renforcer leur coopération pour accélérer le développement des réseaux 5G. « Après la signature de cet accord avec la Chine, l’UE fait désormais équipe avec les principaux partenaires asiatiques dans la course mondiale qui permettra à la 5G de devenir une réalité d’ici à 2020. Il s’agit d’une étape fondamentale pour le succès de la 5G », a déclaré Günther Oettinger.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles