L’Australie est « très intéressée pour regarder les mérites d’une négociation pour un accord de libre-échange avec l’UE », confie à la Lettre confidentielle un diplomate du pays à Bruxelles, précisant que son ministère des Affaires étrangères menait sa propre évaluation interne des avantages potentiels d’un tel accord. Il semblerait, néanmoins, qu’une telle perspective ne soit pas jugée prioritaire par les entrepreneurs australiens…Rappelant la longue distance entre leur pays et le Vieux continent, les Australiens continuent à privilégier la proximité du continent asiatique.
Même enthousiasme mitigé côté européen. « Il y a une approche générale positive vers un accord de libre-échange avec ce pays. Mais il y a des contraintes concernant la faisabilité de cet accord », explique l’eurodéputée allemande, Godelieve Quisthoudt-Rowohl, rapporteur du Parlement européen sur le commerce avec l’Australie (Parti populaire européen).
Autre contrainte : les deux blocs sont déjà « très occupés » avec leurs accords de libre-échange en cours de négociation: l’UE discute avec les États-Unis, le Japon et le Vietnam tandis que Canberra négocie avec le Japon et la Chine. « Cela conduit à des ressources limitées pour les négociations des deux côtés », note l’eurodéputée.
« Nous ne prévoyons pas de lancer de nouvelles négociations à ce stade », confirme-t-on à la Commission européenne. Depuis octobre 2011 les deux parties négocient néanmoins un accord-cadre qui pourrait être – si les négociations aboutissent – le premier traité bilatéral global juridiquement contraignant entre les deux partenaires.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles