Suscitant méfiance et hostilité au sein de la société civile et auprès d’un grand nombre de parlementaires européens, le dossier sensible du TTIP restera-t-il une priorité pour la nouvelle Commission ?
Très favorable à la conclusion d’un accord, l’équipe de José Manuel Barroso n’a pas ménagé ses efforts pour faire avancer les négociations, bloquant même, cet été, une initiative citoyenne demandant l’arrêt définitif des pourparlers. Son successeur pourrait être sur la même ligne, avec peut-être quelques nuances.
« Pour autant que le futur accord protège les normes européennes élevées, la famille chrétienne-démocrate (PPE), dont est issu Jean-Claude Juncker, s’est dite favorable à un accord avec les États-Unis », rappelle un fonctionnaire à Bruxelles. Pour ce négociateur européen, qui suit le dossier depuis le lancement des discussions, la nomination de la libérale suédoise Cecilia Malmström au poste de commissaire au Commerce laisse présager une certaine continuité dans l’agenda libre-échangiste du futur exécutif. « Mais elle ne se laissera pas impressionner », précise-t-il.
Poids lourd de la précédente Commission, où elle était chargée des Affaires intérieures, cette femme de 46 ans, réputée pour sa poigne et ses convictions, est également connue des Américains pour avoir négocié sur un autre dossier – ô combien sensible – relatif à la protection des données.
Mais avant de préciser les contours de sa politique, Cecilia Malmström et son équipe devront mener à terme l’analyse des résultats de la consultation publique lancée fin mars et conclue le 13 juillet, sur la question controversée de la protection des investissements et de l’inclusion dans le TTIP d’un mécanisme de règlement des différends investisseur/État (ISDS). L’actuel exécutif européen a en effet promis, pour fin 2014, un rapport sur les résultats complété de recommandations.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles