Au regard des derniers chiffres présentés par Eurostat, l’année 2017 devrait être porteuse pour le commerce extérieur de marchandises de l’Union européenne (UE). Et ce, même si l’excédent de l’UE devrait baisser par rapport à l’année précédente.
En fait, sur les sept premiers mois de l’année, les exportations de l’UE ont gagné 9,6 % par rapport à janvier-juillet 2016 pour atteindre 1 087,3 milliards d’euros, pendant que les importations grimpaient de 10,1 % à 1076,5 milliards. Soit un excédent de 10,8 milliards d’euros, en retrait, cependant, par rapport aux 14 milliards de la période correspondante de 2016.
Chine, États-Unis, Russie, premiers fournisseurs
Les machines et véhicules sont demeurés les produits les plus échangés dans les deux sens. Ce poste représentait ainsi 41,7 % des livraisons à l’extérieur de la communauté et 31,6 % à l’achat. Toutefois, une grande partie des variations provenait du domaine énergétique, tant à l’export qu’à l’import, avec des hausses respectives de + 43,3 % et 37,8 %. Du coup, par pays, les principales augmentations ont concerné la Russie, tant à la vente (+ 23 %) qu’à l’achat (+ 30 %). Globalement à l’import, les deux premières places n’ont pas bougé, la Chine, grâce à une croissance supérieure à celle des États-Unis (+ 7,4 % contre + 4,1 %), dominant toujours, avec un montant de 206,9 milliards d’euros. Toutefois, la Suisse ayant enregistré une réduction de ses importations à l’UE de 10,7 %, elle a été remplacée sur le podium par la Russie.
Le podium à l’export : États-Unis, Chine, Suisse
Parmi les grands clients de l’Union européenne, le podium n’a pas bougé entre les sept premiers mois de 2016 et 2017, à savoir États-Unis en tête, avec un montant de près de 220 milliards, soit presque autant que les deux suivants ensemble, Chine et Suisse.
S’agissant des 28 États membres de l’UE individuellement, la France, avec un montant de 274,8 milliards d’euros d’exportations, a affiché + 4 %, ce qui est, néanmoins, resté un score très inférieur à ceux des grandes économies de l’espace commun, comme le Royaume-Uni, + 10 %, l’Espagne, + 9 %, l’Italie, + 8 %, l’Allemagne, + 6 %. A vrai dire, d’autres nations ont encore fait mieux, à l’instar des Pays-Bas, avec 13 %, le Portugal, + 11 %, ou encore la Pologne, + 10 %.
Le bilan est un peu similaire à l’import. En dépit d’une hausse de ses importations de 8 % à 324,3 milliards d’euros à fin juillet 2017, la France est devancée en tendance par les grandes économies, Espagne, + 12 %, Italie, 11 %, Allemagne, + 9 %, à l’exception, notable du Royaume-Uni, – 2 %. Si la livre britannique, depuis l’annonce du Brexit, s’est dépréciée, favorisant ainsi les exportations du Royaume-Uni, à l’inverse, les importations de ce pays ont été ralenties. Les approvisionnements à l’étranger du Portugal (14 %), de la Pologne (13 %) et des Pays-Bas (12 %) ont aussi connu une progression plus forte que celle de la France.
François Pargny
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