Grand absente de la réunion du G7 à Bruxelles (4-5 juin), la Russie continue néanmoins à peser sur le dossier ukrainien. Outre le soutien que le gouvernement de Vladimir Poutine apporterait aux séparatistes à l’est du pays – source majeure d’instabilité selon les Américains – Moscou poursuit parallèlement son travail de sape dans la sphère commerciale. La Russie envisagerait ainsi de s’attaquer aux préférences commerciales octroyées par les Européens à l’Ukraine depuis fin avril en attendant la mise en oeuvre complète de leur accord de libre-échange.
Principal argument de Moscou? En l’absence d’accord commercial bilatéral, ces préférences tarifaires constituent une atteinte au principe de la nation la plus favorisée de l’OMC et une discrimination à l’encontre des autres membres de l’Organisation, dont la Russie fait bien sûr partie. Relayées lors d’une réunion du comité de l’OMC sur l’accès au marché, le 15 mai dernier à Genève, ces préoccupations auraient obtenu un écho favorable du côté de l’Argentine et du Vénézuela. Le Nicaragua, l’Équateur et Cuba auraient fait part, quant à eux, de leur volonté de suivre le dossier de près.
Le règlement adopté mi-avril à Bruxelles, pour donner un coup de pouce à une économie ukrainienne moribonde, prévoit la baisse, voire l’élimination temporaire des droits de douane de l’UE pour les produits ukrainiens : ces concessions couvrent 82,3% des produits agricoles et 94,7% des produits industriels. Adopté le 23 avril, ce règlement s’appliquera jusqu’à l’entrée en vigueur ou à la mise en œuvre provisoire de l’accord d’association, mais cessera en tout état de cause de s’appliquer le 1er novembre 2014.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles