Le nom du Français, ancien commissaire au Commerce puis directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), est à nouveau évoqué dans les hautes sphères du pouvoir pour prendre, cette année, la tête de la nouvelle Commission à Bruxelles. « Angela Merkel lui a personnellement téléphoné », confiait à la Lettre confidentielle un proche du socialiste français qui évoque la possibilité d’un tandem à la tête de l’UE : « Pascal Lamy à la Commission et Jean-Claude Juncker au Conseil ».
Si l’ancien Premier ministre luxembourgeois reste néanmoins le favori dans la course pour la tête de l’exécutif européen, il n’a pas – on le sait – les faveurs de David Cameron, le Premier ministre britannique, qui qualifie ce fervent Européen « d’homme du passé ». Rien n’est encore acquis et les discussions risquent de jouer les prolongations lors de ce sommet du 26 et 27 juin à Bruxelles, mais à ce stade rien n’est à exclure.
S’il ne reflète pas le choix du Parlement européen, la candidature de Pascal Lamy créerait un consensus plus large entre les 28 chefs d’État et de gouvernement. Favorable au libre-échange, le Français pourrait être soutenu par les Britanniques, mais aussi par les Allemands.
Si ses relations sont réputées très mauvaises avec François Hollande, ce dernier ne pourrait raisonnablement pas refuser une pareille opportunité pour la France. Par ailleurs : « le fait qu’il soit socialiste permettra, peut-être aussi, de se rallier les voix du groupe des Socialistes et Démocrates au Parlement. Le PPE pourrait, lui, se satisfaire du poste de président du conseil offert comme lot de consolation à Juncker », détaille cette même source. Une combinaison qui tient sur le papier, mais qui risquerait de provoquer une guerre inter-institutionnelle. Le Parlement a en effet menacé de bloquer tout candidat qui ne soit pas celui sorti des urnes…
Kattalin Landaburu, à Bruxelles