Bolloré, CMA CGM, AGS, Tereos, Technip, Razel Fayat, Egis, Total… jour après jour, la présence française se renforce au Mozambique, un pays très pauvre mais qui connaît un taux de croissance annuelle moyen de 7,4 % depuis 1994, grâce à une bonne gestion des immenses ressources extractives : charbon (gisement de Moatize), gaz naturel (troisièmes réserves mondiales), pétrole off-shore (en cours de prospection). D’où le projet d’y créer enfin une structure relais pour les entreprises tricolores.
Alors que l’agence publique Ubifrance ne possède pas de bureau à Maputo, le Mozambique étant géré depuis l’Afrique du Sud, c’est un nouvel arrivant dans le pays depuis février dernier, Stéphane Solé, CCEF et vice-président Afrique de l’Est Technip, qui est à l’initiative d’un projet visant à créer une section Mozambique des CCEF (Conseillers du commerce extérieur de la France). Une idée qui a reçu le soutien de l’ambassadeur de France Serge Segura, se félicite l’intéressé, qui s’est confié à la Lettre confidentielle, lors des Rencontres du commerce extérieur organisées, le 14 octobre à la Grande Halle de la Villette, par les CCEF dans le cadre du Salon Export France.
« Nous avons listé ensemble les entreprises et sélectionné huit dirigeants », détaille Stéphane Solé. Depuis mars, des réunions régulières sont organisées avec Virginie Dago, en charge de l’Agence française de développement (AFD) à Maputo, et Philippe Fouet, chef du Service économique depuis avril dernier. Les premières analyses sectorielles sont lancées. Surtout un club d’affaires franco-mozambicain, « aujourd’hui en cours de création, pourrait être lancé avant la fin de l’année si les autorités mozambicaines l’autorisent », expose Stéphane Solé.
La période pourrait être instable, alors que 11 millions de Mozambicains étaient appelés à voter le 15 octobre à l’occasion des cinquièmes élections générales (présidentielle, législatives et provinciales). Le président Guebuza, dont le parti Frelimo est au pouvoir depuis l’indépendance (1975), pourrait perdre face à Afonso Dhlakama, chef de la Renamo, parti d’opposition historique. Mais pas de quoi effrayer les promoteurs du projet, habitués des terrains africains (Stéphane Solé était précédemment en poste au Ghana) : le dossier a été déposé auprès du Conseil national des conseillers du commerce extérieur de la France (CNCCEF). Une réponse est attendue avant le 31 décembre.
François Pargny