La Commissaire européen en charge de la stratégie numérique a-t-elle cédé aux pressions des géants des télécommunications? Dans une dépêche publiée le 28 août, l’agence Reuters annonçait en effet que Nellie Kroes renonçait à son projet de réduire les frais d’itinérance de 90% ou plus, suite à une réunion, à Bruxelles, fin juillet, avec les patrons des opérateurs Orange, Telecom Italia, Telefónica et Deutsche Telekom.
« Nous avons toujours l’intention d’en finir avec l’itinérance ; cela a toujours été notre intention et cela reste notre intention », a rectifié son porte-parole Ryan Heath. Dans un tweet récent, la Commissaire s’est elle même défendue : « Le débat porte sur la manière de mettre fin au roaming, et non pas s’il y a lieu d’y mettre fin».
Depuis plusieurs mois, ses services préparent un paquet législatif visant à accélérer la réalisation du marché unique numérique. Si Nellie Kroes proposera de mettre un terme aux frais d’itinérance, elle devrait également préconiser de remplacer les 28 régulateurs nationaux actuels par un seul régulateur de dimension paneuropéenne.
Attendue le 10 septembre prochain, la réforme risque de faire grincer des dents dans les principales capitales de l’UE. Soucieux de garder le contrôle de leurs infrastructures nationales, les États membres seront aussi réticents à renoncer aux juteux bénéfices engendrés par la mise aux enchères du spectre radioélectrique.
KL, à Bruxelles