Le Royaume-Uni est une île et personne ne peut le contester quand il s’agit de politique européenne. « Même parmi les moins eurosceptiques, les Britanniques pensent d’abord libre-échange et, en ce qui concerne le projet de partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP), ce qui les agite n’est pas, comme en France ou en Allemagne, le système de règlement des conflits investisseurs-États que veut imposer Washington, mais de montrer aux peuples européens les avantages d’une libéralisation entre les deux côtés de l’Atlantique », expliquait dernièrement à la Lettre confidentielle un spécialiste des affaires européennes à Londres.
Ce chercheur, habitué à faire le tour du Vieux Continent, se trouvait récemment en Allemagne où il a pu constater l’attachement de sa population aux normes, « toutes sortes de normes, rapporte-t-il, tant sociales qu’alimentaires ou dans la santé ». Et « quand vous dîtes à des officiels britanniques que ce qui importe aux peuples européens, ce n’est pas le libre échange aujourd’hui mais ce sont les normes, alors ils en conviennent », relate l’interlocuteur de la LC. Mais « ils ajoutent tout de suite après en général, poursuit-il, que si on ne se presse pas de signer le TTIP, demain les normes ne seront pas américano-européennes, mais américano-chinoises ».
François Pargny